8 questions simples sur la contraception

Elle est désormais gratuite pour les moins de 15 ans. 8 questions simples sur la contraception.

Huit questions simples sur la contraception féminine


Et les réponses de Pia Laborde, sage-femme.


Dispositif intra-utérin, prise de pilule en continu, infections sexuellement transmissibles, remboursement de la pilule par la Sécu… La sage-femme Pia Laborde répond à huit questions sur la contraception féminine.


Comment bien choisir mon moyen de contraception ?


La meilleure contraception, c’est celle qu’on choisit ! On privilégie une contraception adaptée à notre mode de vie. Qu’on soit une mère avec quatre enfants et un planning un peu compliqué, des horaires difficiles, ou une jeune fille qui n’en a pas encore parlé à sa famille, peut-être que d’avoir une plaquette de pilule dans sa trousse de toilette, c’est pas facile. Il y a plein de sortes de contraceptions, et c’est vraiment adapté à sa temporalité, son caractère, sa vie sexuelle, son coût. Tout ça, ça se discute en consultation.


À quel âge puis-je prendre la pilule ?


Il n’y a pas d’âge pour commencer à prendre la pilule. Le principal, si c’est à but contraceptif, c’est d’être réglée, d’avoir eu ses premières règles.


Je peux mettre un stérilet à n’importe quel âge ?


Déjà, le mot n’a pas été hyper bien choisi, si je peux me permettre. Stérilet, ça fait tout de suite penser à stérile. Les jeunes femmes nullipares (qui n’ont jamais eu d’enfants), avaient du mal avec cette contraception. C’est très français ! En Angleterre, toutes les jeunes filles de 16 ans ont un stérilet, par exemple.


Le dispositif intra utérin, ou DIU, peut être posé à n’importe quel âge. La seule contre-indication, c’est d’être vierge. Si on est vierge, poser un stérilet, ce n’est pas évident. Et il ne faut pas nécessairement avoir eu des enfants. Les DIU, maintenant, ont plusieurs tailles : il y en a des micros, des petits, des mini et des grands en fonction de la taille de notre utérus.


Enchaîner des plaquettes de pilules, c’est dangereux ?


Non, ce n’est pas dangereux. Parfois, c’est même une indication médicale. Il y a une pilule qui existe, sans la citer, qui s’arrête seulement tous les trois mois. Donc on n’a que quatre fois ses règles par an. Le but, c’est d’empêcher les douleurs ou certains effets secondaires des cycles. Ce n’est pas du tout dangereux.


D’ailleurs, les règles qu’on a avec une pilule, ce sont des règles de privation d’hormones, donc il n’y a aucun problème à ne pas avoir ses règles pendant plusieurs mois. Par contre, ça peut causer ce qu’on appelle des spottings, des saignements qui arrivent en plein milieu d’une plaquette parce que c’est déjà la troisième plaquette qu’on enchaîne. Ce n’est pas grave, mais c’est possible d’arrêter, de recommencer à avoir ses règles pendant une semaine, et de recommencer la pilule après.


Ma contraception me protège-t-elle des IST ?


La contraception ne protège des infections sexuellement transmissibles. Il n’y a que le préservatif, qui est en même temps contraceptif et une méthode pour se protéger des IST. Par contre, il n’a pas forcément le meilleur résultat en termes contraceptifs. Ce n’est pas du 100 %, parce qu’il faut bien savoir le mettre, au bon moment, ne pas le réutiliser plusieurs fois, etc.


La pilule, c’est toujours gratuit ?


Malheureusement, elle n’est pas gratuite tout le temps. Ça, c’est encore un combat à mener avec le ministère de la Santé. Mais elle est remboursée à 65, 70 % avec la Sécurité sociale, et la mutuelle peut couvrir l’autre partie. Elle est gratuite pour toutes les mineures depuis peu de temps, ça, c’est important.


Grâce à la loi récente pour la gratuité de la contraception chez les mineurs, s’ajoute aussi la gratuité de la consultation avec son gynécologue, sa sage-femme ou son médecin généraliste, et la gratuité des examens en laboratoire. Donc ce n’est pas seulement la pilule qu’est prise en charge, ou le DIU, c’est tout ce qu’il y a autour qui devient gratuit pour les mineurs de moins de 15 ans. L’autre chose importante, c’est que la pilule d’urgence, dite pilule du lendemain, est gratuite et sans ordonnance en pharmacie.


Il me faut une ordonnance pour prendre la pilule ?


On a toujours besoin d’une ordonnance pour une pilule, car il faut être renseignée. Par contre, un renouvellement peut nécessiter seulement la présentation d’une ancienne ordonnance. Je prends le cas de la pandémie Covid-19 : les patientes n’ont pas toujours eu recours à un médecin à ce moment-là, ou à une sage-femme. Elles ont pu aller avec une ancienne ordonnance auprès de leur pharmacie pour demander trois mois supplémentaires, le temps de voir un professionnel.


La pilule troisième génération, c’est dangereux ?


Elle est déconseillée pour les patientes qui ont des facteurs de risques. Par exemple, si nos mères ou nos sœurs ont fait des phlébites ou des embolies pulmonaires, on a des facteurs de risque, donc il faut bien en discuter. Pour d’autres patientes, elles sont très intéressantes pour l’acné, par exemple, ou pour les douleurs de règles. Donc c’est vraiment à discuter. Il faut être bien informée : une information bien éclairée, ça permet d’avoir une bonne contraception.


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