Preppers : ces survivalistes prêts pour l’effondrement

Pour eux, la pandémie du Covid-19 n'était pas une surprise, mais le dernier épisode d'un scénario écrit d'avance, celui de l'effondrement de notre civilisation. Ce sont "les preppers".

États-Unis : qui sont les survivalistes « preppers » ?


Catastrophe naturelle, guerre mondiale, pandémie… Ils s’attendent au pire. Depuis des années, ils stockent des produits de première nécessité et des armes.


14 mars 2020, début de l’épidémie de Covid-19 aux États-Unis. D’interminables files d'attente et des mouvements de panique se multiplient devant les supermarchés et les boutiques alimentaires. Ça, les survivalistes « preppers » sont très fiers d’y avoir échappé. Et pour cause : ce type de situations extrêmes, ils s’y préparaient depuis des années.


3 millions d'Américains disent suivre des conseils de préparation à l'effondrement


Pour Brut, notre reporter Yohan vous emmène à leur rencontre. On les appelle les « preppers », une branche du survivalisme. Les preppers sont littéralement « ceux qui sont prêt » à l'effondrement de notre société. Aux États-Unis, 3 millions d'Américains disent suivre des conseils de préparation à l'effondrement. Brut a rencontré deux stars de cette communauté, Cameron Hardy et Coby Coonradt.


Cameron Hardy est persuadé que les États-Unis finiront un jour par manquer d'électricité. « Les grandes villes vont perdre le courant à cause d'une cyber-attaque ou des sabotages électromagnétiques, ça va se passer à plus grande échelle », assure-t-il. De ces pannes généralisées naîtra une véritable panique, ajoute Coby Coonradt. « Dans les trois jours, il ne restera plus de nourriture dans les magasins. Personne ne pourra utiliser Facebook ou Instagram, alors les gens perdront la tête. »


Règle n°1 – Avoir un plan B


Les deux survivalistes sont particulièrement friands du « Morakniv Spark », « un petit couteau vraiment sympa ». Armés de cet outil, d’une pierre à briquet et d’un gros un allume-feu, ils sont capables de faire un feu en pleine nature. Autre objet phare du duo : un appareil de filtration d'eau individuel qui élimine 99,99 % des bactéries.


« Qui sait, dans des moments comme celui-ci, avec le Covid-19, il n'y a pas d'eau, tu ne peux pas aller au supermarché, qu'est-ce que tu vas faire ? Si tu as ça, au moins tu sais que tu peux boire à la rivière si besoin », explique Coby Coonradt. Et le père de famille d’émettre les hypothèses les plus folles : « Si je dois venir ici avec ma famille et camper parce que la ville est dingue, le virus devient fou, alors je peux venir ici. »


Règle n°2 – Protéger sa famille


Chez Coby Coonradt, tout le monde est préparé au pire, même ses deux filles d’à peine 10 ans. Dans le jardin, plusieurs poules qui fournit des œufs à toute la famille. Dans les placards, des stocks de nourriture et de produits de première nécessité. En dehors de l’école, les parents apprennent à leurs filles à réfléchir en bonnes survivalistes. « Catastrophe, quelque chose à l'école, tremblement de terre, inondation, incendie, tempête, pandémie » : les petites filles récitent en cœur les situations extrêmes auxquelles elles pourraient faire face à l’avenir.


Les enfants sont également familiarisées avec les kits de survie. Coby Coonradt en attrape un et le montre à la caméra : il contient une boussole, un sifflet, des allumettes, des instructions de premiers secours, une lame de rasoir, un crayon et un anti-douleur. Dans une armoire, on trouve également des masques, une lampe de poche et une radio d'urgence. Pourtant, quand on lui demande s’il se sent paranoïaque, Coby Coonradt répond par la négative : « Pour moi, c'est juste peu de tranquillité d'esprit. »


Le père de famille est d’ailleurs très fier que ses filles soient si bien préparées. « Je pense que les filles sont moins paniquées. On a parlé d'une pandémie. On a parlé de catastrophes naturelles. On a parlé d'effondrement économique, de toutes ces choses folles qui pourraient arriver. Elles ne sont donc pas vraiment surprises. Nous, nos enfants n'ont pas peur. » Il affirme par ailleurs être lui-même rassuré de savoir que, s’il ne pouvait être là pour ses filles lors d’une catastrophe, elles sauraient se débrouiller seules.


Règle n°3 – Se préparer au pire


Protection ultime : les preppers ont généralement des armes à feu. Même s’ils assurent ne pas avoir pour but de les utiliser contre d’autres êtres humains, ils reconnaissent que c’est une possibilité en cas de catastrophe mondiale. « J'ai un pistolet, deux fusils de chasse et deux fusils de petit calibre. Ce n'est qu'un contrat d'assurance. Ce n'est pas différent des produits alimentaires, de l'eau ou des médicaments. C'est une autre forme d'assurance en tant que survivaliste, en tant qu'Américain ou autre », affirme Cameron Hardy.Pour lui, être armé met tout le monde à égalité dans tout type de combat.


Depuis 4 ans, Coby et Cameron réalisent un podcast qui cartonne chez les « preppers ». Depuis le début de la crise du Covid-19, leur audience a d’ailleurs triplé. Le secret de leur succès : des conseils survivalistes et des scénarios apocalyptiques. « Cette année est le cocktail de toutes les sales situations de merde, lance Coby Coonradt au micro. On tente un tremblement de terre, vous n'aimez pas ? Oh, essayons une pandémie. Oh, vous n'aimez pas ça ? Essayons une guerre. Essayons l'effondrement économique… En plus de tout ça, on a une élection présidentielle. J'ai toujours dit que le 11 septembre, c'était l'année la plus folle de tous les temps, en 2001. On n'y est plus du tout.* »


Maud Le Rest


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