Vrac : du bio pour toutes les bourses

Du bio pour tous les portemonnaies. C’est ce que propose VRAC, un réseau d’associations qui facilite l’accès au bio. Brut a rencontré son fondateur dans les locaux de Saint-Fons, en périphérie lyonnaise. Il raconte.

VRAC, du bio pour tous


Du bio pour tous les portemonnaies : c’est ce que propose VRAC, un réseau d’associations qui facilite l’accès au bio. Brut s’est rendu dans les locaux de Saint-Fons, en périphérie lyonnaise.


Trop cher, le bio ? Pas chez VRAC. Dans ce réseau d’associations, on propose des produits issus de l’agriculture biologique pour tous les budgets. Et c’est suffisamment rare pour être souligné : aujourd’hui, l’accès au bio est un marqueur d’inégalités sociales. En 2017, un panier de fruits et de légumes bio était 79 % plus cher qu’un panier équivalent en produits conventionnels, selon l’UFC-Que choisir.


Une alimentation à deux vitesses


Saint-Fons, une ville très pauvre, est l’un des 14 groupements de VRAC Lyon. « C’est important pour VRAC d’être présent dans ces lieux-là », estime Boris Tavernier, fondateur de VRAC (« Vers un Réseau d'Achat en Commun »). Il constate aujourd’hui une alimentation à deux vitesses. « Il y a les personnes qui peuvent bien consommer, qui peuvent s’acheter ce qu’elles veulent, s’entretenir physiquement et être en bonne santé. Et malheureusement, il y a les plus pauvres, qui sont souvent même victimes d’une double peine », déplore-t-il.


D’autant que ces populations vivent le plus souvent dans des quartiers populaires où il est difficile de trouver des produits sains. « Et même si on a cette volonté, on vit dans des déserts alimentaires. On donc retrouve des problématiques d’obésité, de diabète », précise Boris Tavernier.


« Quand on a le RSA, c’est excessivement compliqué de nourrir sa famille en mangeant des produits bio »


Un constat partagé par Émilie, habitante à Saint-Fons, mère de deux enfants et adhérente à VRAC : « On dit beaucoup qu’il faut manger moins de viande, moins de ci, moins de ça. Moi, je trouve que c’est un peu se ficher de la figure du monde. Parce qu’il y a des gens qui ont un budget tellement réduit qu’ils ne peuvent pas. Quand on a le RSA, c’est excessivement compliqué de nourrir sa famille en mangeant des produits bio. C’est pour ça qu’on a besoin de choses comme VRAC. »


En plus des aliments bio, on trouve dans ces boutiques des produits locaux. Depuis la crise sanitaire, les adhérents peuvent par ailleurs commander en ligne et venir récupérer leurs paniers. « On a du comté à 10 euros le kg, je vous mets au défi de trouver ça dans les grandes surfaces, surtout avec cette qualité ! On revend au prix d’achat. L’huile d’olive bio extra-vierge qui vient de Catalogne coûte 6 euros le litre : on l’achète 6 euros le litre, on la revend 6 euros le litre. On ne marge pas, sinon ça deviendrait trop cher pour nos adhérents », explique Boris Tavernier.


« Je me rends compte que le bio est accessible à tout le monde »


Le réseau est présent à Lyon, Paris, Strasbourg, Bordeaux et Toulouse. En échange d’une cotisation annuelle à l’association, les adhérents accèdent aux ventes. Jusqu’alors, Samia, habitante à Saint-Fons et adhérente à VRAC, était persuadée que le bio, c’était pour les personnes les plus aisées. « Je vois VRAC depuis très longtemps, mais je ne me suis jamais arrêtée. Je pensais même que c’était pour des dons alimentaires. Au final, en s’y intéressant un peu plus, je me rends compte que le bio est accessible à tout le monde. »


Maud Le Rest


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