Rencontre avec Mickalene Thomas

"Quand on parle des femmes noires dans les médias, c'est souvent pour se focaliser sur le traumatisme. J'ai envie de diffuser des images positives." Dans sa mise en scène du dernier défilé Dior, l'artiste Mickalene Thomas rend hommage à des femmes exceptionnelles. Rencontre.

“J’ai envie de diffuser des images positives”

 

“Pour ce défilé, vous pouvez vous attendre à de la beauté, de la confiance et du talent”, pense Mickalene Thomas. La créatrice et artiste a créé pour Dior les œuvres tapissant les murs du défilé lors de la Fashion Week à Paris. La maison y présentait sa collection Haute Couture Printemps Été 2023. Mickalene Thomas a voulu y représenter 13 femmes importantes de l’histoire afro-américaine. “Il y a Ophelia DeVore, qui a ouvert la première agence à représenter des femmes noires comme Helen Williams ou Lena Horne. Et puis il y a des actrices comme Dorothy Dandridge, la première Afro-Américaine nommée aux Oscars. Parmi ces femmes, il y a Josephine Baker qui, pour moi, est leur mère à toutes, parce qu’elle représentait beaucoup de femmes noires aux États-Unis et les a aussi mises en avant ici, à Paris”, montre-t-elle. 

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“Certaines se connaissaient, certaines étaient très proches et surtout, elles se soutenaient, à une époque où leur société et leur environnement ne le faisaient pas. Elles ont trouvé refuge dans le soutien qu’elles s’apportaient mutuellement”, ajoute l’artiste.

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“Quand on parle dans les médias de la culture noire, c’est sur le traumatisme”

 

Pour elle, c’est important que des marques aussi connues comme Dior soutiennent des artistes comme elle. Notamment Maria Grazia Chiuri, qui est la directrice artistique de la maison. “Ça envoie au monde le message que nous sommes des créatrices talentueuses. Le fait que Maria Grazia Chiuri reconnaisse la qualité de mon travail et l’impact qu’il a eu dans le monde sur beaucoup d’autres artistes et de jeunes femmes noires, ça l’a vraiment amenée à vouloir le glorifier et le mettre sur le devant de la scène.

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Ce nouveau moyen de mise en avant permet alors, selon elle, d’ouvrir de nouvelles discussions sur l’histoire afro-américaine. “La plupart du temps, quand on parle dans les médias des femmes et de la culture noire, c’est souvent pour se focaliser sur le traumatisme. Ils veulent parler de nous et nous présenter sous l’angle du traumatisme. Moi, j’ai envie de diffuser des images positives, qui montrent un autre aspect de nous, qui montrent la joie, l’excellence noire, la joie noire, le plaisir noir, et ce que c’est de s’abandonner, de se détendre et de se faire belle.

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“Tout ça, ça nous appartient aussi et il faut le célébrer et le montrer. Ces nouvelles images, quand les gens les voient, les trouvent sur Google, ils comprennent tout ce qu’il y en nous. Il n’y a pas que le traumatisme, que ce passé traumatique. On comprend ça. On le gère en prenant soin de nous-mêmes, mais on est aussi beaucoup d’autres choses”, conclut-elle.

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