Chasse en enclos en Sologne : "du ball-trap sur cible vivante"

"Les animaux, ils sont massacrés là-dedans. Je suis chasseur et je suis écœuré de voir ça." L'horreur de la chasse en enclos dans certaines propriétés de grandes fortunes en Sologne, c'est ça.

Voilà le résultat à cause des grillages. Encore une clotûre et un sanglier qui a voulu rentrer, qui s'est fait bousculer par une voiture. Encore une biche... Et voilà, encore un de plus. Vous voyez, tous ces grands enclos, tous ces grillages très hauts, c'est fait dans un seul but: Raymond Louis conserver le maximum d'animaux chez eux, que rien ne leur échappe les jours de chasse. Puisqu'il faut savoir que les jours où ils pratiquent leur "chasse" à eux, pour moi, c'est pas de la chasse, c'est du ball-trap sur cible vivante... Et il faut quand même savoir PRIVÉE Défense d'entrer que sur des territoires comme ça, ils font entre 150 et 200 sangliers par jour de chasse, qu'ils abattent. Là, il est là-bas. ll est à droite. Aboiements Ici, comme on peut le voir, il y a des cervidés qui sont prisonniers derrière ces grillages. Il y a des jeunes, il y a des biches, il y a aussi des daims, même, il y a un peu de tout. C'est vraiment triste de voir ça emprisonné, dans la nature, à pouvoir aller chercher la nourriture où ils veulent. Ils sont vraiment domestiqués, ils n'ont pas peur de l'homme, Vous allez en pleine nature, s'il y a une biche qui est au bord du bois, tout de suite, vraiment, il est à l'état sauvage. les pauvres bêtes, ils sont nourris tous les jours, il y en a peut-être même dans le tas qui sont caressés par les soigneurs. Là, c'est vraiment pas du tout, du tout, du tout des animaux sauvages. Al'intérieur de ces enclos, les rabatteurs poussent le gibier en direction des miradors. Les animaux, ils n'ont aucune chance de s'en sortir, de toute façon, ils sont massacrés là-dedans. A un moment ou un autre, dans 15 jours, dans 1 mois, ils vont être tués. Vous pouvez tout tirer, tous les sangliers mâles ou femelles. Ne me dites pas: "la laie est suitée..." Je sais que c'est peut-être pas éthique, mais on est dans un parc, il faut gérer le parc. Donc, quelle que soit la grosseur du sanglier, Ici, on a fait une vidéo un jour. Il y avait un sanglier, un jour de chasse, ici, un sanglier de 25-30 kilos, il courait au long, il ne pouvait pas s'échapper, cette pauvre bête, bien sûr, donc il était prisonnier derrière l'enclos un tout petit peu après. C'était encore un sanglier à moitié domestiqué. C'est sûr qu'avec un grillage comme ça, rien ne peut sortir. Et, là-dedans, dans un enclos comme ça, c'est des centaines d'hectares, et là, il y a des dizaines et des dizaines d'animaux qui sont abattus à chaque jour de chasse, c'est de l'abattage, c'est pas du tout de la chasse. Ne dites pas que c'est des chasseurs, vous allez nous salir, nous, chasseurs, parce que je suis chasseur, mais l'éthique de la chasse, ce n'est pas ça. Moi, je suis écoeuré de voir ça. Ils ne respectent rien, ils ne respectent pas la nature, ils ne respectent pas l'animal, alors ce ne sont pas des chasseurs, c'est des... J'étais arrivé à les appeler "des viandards" ces gens-là, c'est des sans-respect de rien. C'est beaucoup de personnes du CAC 40, des grands fortunés. Chaque propriétaire invite ses amis le week-end, c'est des chasses d'affaires. C'est comme ça aussi qu'ils se font un peu la course: "Aujourd'hui, lui, il en a tué 120, moi, le prochain coup, il faut que j'en tue 130-140." Et c'est comme ça qu'on est arrivé à l'engrillagement, au nourrissage des animaux, à l'importation d'animaux de l'étranger par moments, pour avoir des tableaux encore plus gros: 150-200 sangliers, puis on ne sait plus où s'arrêter. Quand je vois ces gens-là, on ne peut pas parler avec eux, ils sont dans un autre monde. Quand ils abattent 150-200 sangliers ou plus, il y en a une petite partie qui part à Rungis et sinon, tout le reste, comme on ne sait pas quoi en faire, il y a un trou qui est fait à la pelleteuse sur la propriété et puis tout est enterré, terminé. Alors, imaginez la pourriture que ça peut faire dans le sol quand il y a seulement une centaine de sangliers qui sont dans un charnier, là, un jour ou l'autre, ça va aller à la nappe phréatique. Comme vous voyez, il y a une clôture qui a été faite puissent sortir de la propriété, installée dans le ruisseau. On peut tout s'imaginer, quand même, en Sologne. Tout ça dans le but que les sangliers ne sortent pas, qu'ils ne puissent pas sortir de l'enclos, c'est incroyable. Voilà, ici, ces terribles clôtures, ça emprisonne les animaux qu'il y a dedans pour les chasser, mais ça a coupé toutes les coulées d'animaux. Ce qu'on appelle "coulées", ce sont les sentiers de déplacements d'animaux entre les grandes forêts d'Etat. Et là, il y a des animaux avant qui passaient d'ici, de ma gauche, qui partaient à droite, mais maintenant, ils ne peuvent plus passer. Alors, par ici, il y a peut-être beaucoup de sangliers, de ce côté-ci, puis de l'autre côté, comme ils ne peuvent pas y aller, il y a des territoires où il n'y a plus d'animaux, on le voit couramment. Une fois, j'ai aperçu un sanglier qui courait au long, c'est sûr, pauvre bête, n'est pas passé au travers. Et ça, c'est pas du tout ma vision de la chasse. Moi, c'est les espaces naturels sans clôtures, au moins, là, le gibier a la liberté de s'en aller. Qu'est-ce que vous réclamez, vous, aujourd'hui? Aujourd'hui, on demande à ce que ça soit comme en Belgique, qu'il y ait une interdiction de chasser sur les propriétés closes, les propriétés engrillagées. Vous voulez chasser, vous abattez les grillages. Voilà, que les animaux puissent circuler librement, parce que là, c'est pas du tout de la chasse, c'est des animaux qui sont nourris abondamment, qui sont affouragés. C'est pas normal. .nature Journaliste Florian Thomas Montage Emeline Provost


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