Himalaya : sur les traces du "fantôme des neiges"

Il arpente les sommets hostiles de l'Himalaya dans l'espoir d'observer un animal insaisissable. Pour Brut nature, Michel d'Oultremont - Photographer raconte son périple sur les traces de la panthère des neiges.

Michel d'Oultremont a photographié la rare panthère des neiges


Le photographe, accompagné de trois pisteurs de l'Himalaya, est parti à la recherche de cet animal mystérieux et solitaire. Brut l’a rencontré.


Arpenter les sommets hostiles de l'Himalaya pour apercevoir le fantôme des montagnes… C’est le challenge que s’est donné le photographe Michel d'Oultremont, accompagné de trois pisteurs locaux. Il est ainsi parti à la recherche de la panthère des neiges, un animal mystérieux et solitaire.


« Quand elle ne bouge pas, elle ressemble plus à un caillou »


Il est très difficile d’observer cette espèce. « Quand ça ne bouge pas, c'est juste un rocher. Elle dort la majorité de la journée parce qu'elle aime bien chasser le matin ou le soir. En journée, elle se repose, c'est un gros chat. Quand elle ne bouge pas, elle ressemble plus à un caillou », explique le Michel d'Oultremont. Mais le photographe a eu la chance d'être aidé par Mémé Tsering, Mémé Daria et Tenzine, trois pisteurs locaux.


Il a ainsi pu prendre des itinéraires par lesquels passe la panthère des neiges pour chasser. « Elle prend souvent les mêmes endroits, les mêmes crevasses, les mêmes petits promontoires. Et en connaissant ces endroits, il suffit juste d'observer longtemps aux jumelles et à la longue-vue, et à un moment donné, on la trouve », détaille Michel d'Oultremont.


Ce félin vit généralement entre 2.500 m et 5.400 m d'altitude


Ce félin vit généralement entre 2.500 m et 5.400 m d'altitude, dans des conditions climatiques extrêmes. Son pelage épais lui permet de résister au froid et sa longue queue lui permet de se maintenir en équilibre sur des flancs de falaises escarpés. « Elle vit dans une grande sécheresse. Il fait très froid en hiver, de - 20°C à - 40°C. Mais en été, il fait assez chaud. Ce sont des conditions très compliquées, très spécifiques, et c'est pas évident d'aller là où elle vit », note le photographe.


La première fois qu’il a aperçu l’animal, il arrivait près d’une gorge. C’est là qu’il a vu une femelle et ses trois petits. Une chance inouïe. « Trois jeunes pour une panthère, c'est assez rare. Ils ont passé une congère, ils sont rentrés dans une caverne. C'était un moment unique et vraiment magique. »


Ces 20 dernières années, l’espèce a vu sa population diminuer de 20 %


Sa photo préférée prise sur les lieux, il la décrit avec passion. « C'est une petite panthère des neiges perdue dans un paysage complètement enneigé. L'image est très blanche et il y a juste une trace de bouquetin. La panthère dormait dans cette trace-là. Je la voyais dormir et elle s'est levée, elle a fait demi-tour et elle a repris la trace du bouquetin », se souvient, ému, Michel d'Oultremont.


Le photographe a ainsi eu le privilège de photographier quelques-unes des 4.000 dernières panthères des neiges sauvages. Ces 20 dernières années, cette espèce vulnérable a vu sa population diminuer de 20 %. Mais aujourd'hui, la courbe s'inverse, et la population augmente grâce à des programmes de conservation menés dans les 12 pays où l'animal est présent.


Parmi les solutions mises en place : la création de zones protégées, la protection des proies de la panthère, des systèmes de compensation pour les pertes de bétail des bergers et le développement d'activités touristiques ou artisanales pour permettre aux populations d'accroître leurs revenus tout en protégeant ces animaux.


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