9 questions pour comprendre le conflit israélo-palestinien

9 questions pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien. Découvrez les explications de l’historien Jean-Claude Lescure.

9 questions pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien


9 questions pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien. Les explications de l’historien Jean-Claude Lescure.


Quels sont les peuples concernés ?


La population israélienne est composée de 80 % de juifs et de 20 % d'arabes israéliens. Ces derniers sont les descendants des populations arabes qui vivaient avant 1948 sur le territoire et qui ne sont pas parties. Parmi ces arabes israéliens, certains sont des musulmans sunnites et d'autres chrétiens. “Il existe une multitude de possibilités religieuses”, confie l’historien.


Comment nommer ce conflit ?


Au début du 20ème siècle, le conflit est un conflit juifs-arabes. Puis, après la création d’Israël, le conflit devient israélo-arabe. Cette situation, jusqu'en 1973, 1974, jusqu'à la guerre du Kippour, peut continuer d'être appelée un conflit israélo-arabe. Dès 1979, Israël a fait la paix avec la plupart de ses voisins dès 1979. Le conflit auquel nous avons affaire aujourd’hui est un conflit véritablement israélo-palestinien.


Ça a commencé quand ?


La date importante à retenir, c'est la décision de fin novembre 1947, à l'ONU, où par un vote majoritaire, les membres de l'ONU s'engagent à la création, sur le territoire de la Palestine anglaise, d'un État juif qui s'appellera Israël.


La Palestine, c'est un pays ?


La Palestine est un pays mais n’est pas un État au sens juridique du terme. C'est un pays parce que vous avez des habitants. Vous avez des gens qui revendiquent une nation palestinienne à proprement parler. Ce n'est pas un État parce qu'il n'est pas doté de toutes les fonctions régaliennes d'un État : le contrôle total d'un territoire, une monnaie, une politique étrangère. L'autorité palestinienne a une reconnaissance internationale. Elle est présente à l'ONU comme observateur depuis 1974. Mais elle n'a pas la possibilité, là, de jouer le rôle d'un État à proprement parler.


Quel est le statut de Jérusalem ?


Jérusalem est trois fois sainte. Pour Israël, depuis 1980, cette ville est réunifiée est la capitale intangible de son État. Pour la communauté internationale et pour l'ONU, jusqu'en 2020, Jérusalem est une ville qui doit être considérée comme partagée en deux : une Jérusalem-Ouest qui serait israélienne, une Jérusalem-Est qui serait palestinienne, rattachée à un territoire palestinien, voire à un État.


C'est quoi le Hamas ?


Le Hamas, c'est l'une des deux organisations qui est présente à Gaza. C'est d'abord une organisation de type politique, qui s'est constituée dans les années 1980, qui émane directement des Frères musulmans, un mouvement né Egypte en 1928. Ce dernier entend affronter la modernité en retournant aux sources du premier islam. Doté d'une organisation militaire armée, le Hamas est considéré par la communauté internationale comme une organisation terroriste. Le Hamas refuse l'existence d'Israël.


C'est quoi le contexte local ?


Le contexte politique israélien depuis deux ans est marqué par des gouvernements extrêmement faibles, après quatre élections qui se sont succédé à la Knesset, l'Assemblée nationale reste privée d’une majorité. Benyamin Netanyahou, figure de la droite conservatrice, souhaite rester au pouvoir, et a favorisé pour cela les groupes les plus ultra, y compris les groupes israéliens juifs racistes. Israël est encore dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement. Côté palestinien, aucune élection depuis quinze ans, le processus démocratique est entravé. Mahmoud Abbas étant trop âgé, il y a donc une concurrence forte entre les différentes organisations palestiniennes.


Quelle est la position de la France ?


La position de la France depuis 1967 est une position inchangée, à savoir : elle milite pour l'existence de deux États côte à côte, un État israélien et un État palestinien. Mais la France ne pèse de rien dans la région. Elle était le meilleur ami d'Israël jusqu'en 1967 et puis en 1967, en pleine guerre des Six Jours, le général de Gaulle a décidé de ne pas aider Israël au nom d'une politique arabe de la France et du coup, pour les Israéliens, la France est un État qui n'a pas de parole.


Que dit le droit international ?


La communauté internationale a voté des textes qui sont inapplicables en l'état. Et qui prévoyaient initialement deux États. On ne peut pas dire : "Il y a un bon, il y a un méchant" en termes de droit international. La solution d'un seul État où vivraient des Israéliens et des Palestiniens, c'est une vue de l'esprit et puis, surtout, ça va à l'encontre de l'idée d'un État-Nation juif qui sous-tend la création de l'État d'Israël, dans lequel l'existence d'une forte minorité palestinienne serait impossible. Donc aujourd'hui, on n’a pas de solution, sinon faire baisser le conflit, revenir vers un statu quo et le wait and see.


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Brut.