Au Cambodge, des chiens enlevés et mangés

Au Cambodge, parfois enlevés en pleine nuit, entre 2 et 3 millions de chiens seraient tués chaque année pour être mangés. ONG et associations dénoncent des pratiques controversées et des conditions d'abattage épouvantables.

Cambodge : les chiens enlevés et consommés


Plusieurs associations et ONG luttent contre le commerce de la viande de chien et des pratiques controversées de ce business en Asie du Sud.


Selon l’ONG Four Paws International, deux à trois millions de chiens seraient abattus chaque année au Cambodge dans des conditions d’abattage épouvantables. 500.000 d’entre eux seraient kidnappés.


Michael Chour, fondateur de l’association The Sound of Animals, raconte. « Ça me semblait complètement ahurissant de voir des gens qui vendent des chiens dans des abattoirs, donc j’ai suivi et j’ai vu, pour la première fois de ma vie, un abattoir de chiens. Ils prennent un chien par le cou pendant dix minutes pour qu’il meure, c’est vraiment terrible. Ils lui coupent la gorge vivant en le bloquant sous leurs genoux. Il faudrait que le gouvernement mette en place des moyens sanitaires et des moyens d’organisation pour que les choses soient faites plus correctement, déjà. »


Un danger pour la santé publique


Plusieurs associations et ONG luttent contre le commerce de la viande de chien et des pratiques controversées de ce business en Asie du Sud. Comme Four Paws International. Katherine Polak, qui en est membre, témoigne : « Nous militons pour une interdiction totale du commerce de la viande de chien, étant donné son illégalité, le fait qu’il s’agisse d’animaux de compagnie volés, le fait qu’il s’agisse d’un danger pour la santé publique, et l’importance du bien-être animal. »


« Il n’y a pas de jardin avec des murs la plupart du temps, donc les chiens dorment devant la maison, ou sous la maison, simplement. Et la nuit, des gens viennent avec des cordes, des motos ou des voitures. Ils attrapent les chiens par la tête, les traînent vers la voiture, et vont les vendre aux abattoirs », explique Michael Chour.


Le trafic peut générer de 650 à 900 euros mensuels


Dans un pays où le salaire moyen tourne autour de 180 euros par mois, le trafic de viande de chien peut générer de 650 à 900 euros mensuels. « Si je ne tue pas ces animaux par exemple, quatre, cinq ou six fois par jour, que vont manger mes enfants ? », abonde Khieu Chan, restaurateur.


Michael Chour précise : « En sept ans, j’ai vu une ou deux fois un élevage de chiens, mais c’est pas courant, c’est vraiment pas courant… C’est plus cher d’élever des chiens. En fait, le prix de la viande n’est pas assez élevé pour élever des chiens. Donc c’est plus facile d’aller voler un chien ou de demander aux gens de venir avec leur propre chien. »


Une pratique tout à fait légale


Au Cambodge, de nombreux restaurants vendent de la viande de chien. On en compte en centaine dans la capitale. Cette pratique est tout à fait légale. « Ce n’est pas une tradition. C’est arrivé à l’heur de Pol Pot, quand il n’y avait plus de nourriture. Les Vietnamiens et les Chinois qui étaient là ont dit : « Vous pouvez manger les chiens, les rats, les chats, tout ce qui passe… » Ils pensent que ça leur donne de la force. Ou que les chiens noirs, c’est un moyen de lutter contre les maladies, contre le cancer, contre l’impuissance », développe Michael Chour.


En 2015, le Vietnam, le Laos, la Thaïlande et le Cambodge se sont mis d’accord pour cesser le commerce de chiens destinés à la consommation, notamment pour limiter les problèmes liés à la rage. Cinq ans plus tard, seule la Thaïlande respecte l’accord.


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