Du cuir avec des peaux de saumon !

À Lyon, Benjamin récupère les peaux de saumon qui devaient finir dans les poubelles des restaurants de sushis pour en faire du cuir. Voilà comment ça marche.

Du cuir avec des peaux de poisson


Dans une tannerie lyonnaise, des artisans fabriquent des cuirs destinés à l'industrie du luxe avec un produit qui devait finir dans la poubelle des restaurants de sushis : des peaux de saumon.


4 à 5 tonnes par an. C’est le poids de peaux de saumons que récupère Ictyos, une tannerie lyonnaise. Le but ? En faire des cuirs destinés à l'industrie du luxe. « L'idée du cuir marin, c'est de remplacer les cuirs exotiques, les cuirs de crocodile… Enfin tous les cuirs des animaux qui sont élevés pour leur peau », explique Benjamin Malatait, cofondateur d'Ictyos. Petit plus : ça ne sent le poisson.


« Une alternative éco-responsable, intelligente et made in France »


Une peau est travaillée pendant deux semaines avant de devenir du cuir. La matière est ensuite vendue entre 30 et 40 euros à des maroquiniers, des horlogers ou des marques de chaussures. « Un peu comme la fourrure par le passé, le crocodile va être de plus en plus secoué. On a déjà vu des marques qui arrêtaient d'utiliser des cuirs exotiques. L'idée, c'est de proposer une alternative éco-responsable, intelligente et made in France », poursuit Benjamin Malatait.


Cette technique est pratiquée depuis des siècles dans les pays nordiques. Elle est pourtant peu répandue dans le monde, car l'industrie privilégie les peaux de bovins ou d'animaux exotiques. Depuis un an, les artisans d’Ictyos transforment environ 2.000 peaux de saumon par mois. « La principale étape, c'est dans un foulon. Un foulon, c'est un tambour rotatif dans lequel on va ajouter les peaux et des tanins qui vont se transformer progressivement », explique le confondateur de la tannerie.


« On peut faire des nuances assez intéressantes avec le relief de l'écaille »


Après ces deux semaines, on obtient un stain, un cuir nature un peu blanc. « Il n'a pas encore ses propriétés, il ne va plus pourrir dans le temps. On peut le transformer en cuir à n'importe quel moment », développe Benjamin Malatait. Certains cuirs sont ensuite teintés en bleu, d’autres en orange… Puis les artisans travaillent les finitions. « On peut faire des nuances assez intéressantes avec le relief de l'écaille », note Benjamin Malatait.


Pour lui toutefois, cette initiative n’est qu’un début. Il convient à chacun de prendre conscience de ses modes de consommation et de les rendre plus éthiques. « On doit repenser le monde dans lequel on vit. C'est à notre génération de prendre les devants. Il faut arrêter d'attendre que ce soient les grands groupes qui ont des moyens qui le fassent. Il suffit d'un peu de courage, d'une bonne idée et de beaucoup d'énergie. »


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Brut.