Ibrahim Ali, 17 ans, assassiné par des colleurs d'affiches FN

Ibrahim Ali avait 17 ans quand il a été tué d’une balle dans le dos par des militants FN. C’était il y a 25 ans aujourd’hui.

Il y a 26 ans, Ibrahim Ali Abdallah a été tué par des militants du Front national


Le jeune Marseillais, d’origine comorienne, a rencontré trois colleurs d’affiches pour le FN. Ils l’ont abattu d’une balle dans le dos. À l’époque, le parti les a défendus.


« Ils ont tiré sur lui comme on tire sur des lapins. Ça, c'est raciste », désespérait un manifestant. Ibrahim Ali Abdallah, jeune Marseillais>Ibrahim Ali Abdallah, jeune Marseillais(target="_blank") de 17 ans, a été tué par des militants FN le 21 février 1995. À la tombée de la nuit, alors qu’il rentrait chez lui après une répétition avec son groupe de rap, lui et ses amis ont croisé sur leur chemin trois colleurs d’affiches pour le Front national.


Le Front national soutient les accusés


Plusieurs coups de feu sont tirés par les militants. Ibrahim est abattu d'une balle dans le dos. Dès le lendemain, l’émotion gagne la cité phocéenne. La communauté comorienne, notamment, descend dans la rue pour réclamer justice. De 10 à 15.000 personnes défilent pour rendre hommage au jeune Ibrahim Ali Abdallah. « La justice, la clarté, c'est tout ce que je demande. De la dignité, surtout, pour la mémoire de mon fils », réagit alors son père.


Lors du procès, le Front national soutient les accusés et plaide la légitime défense. Notamment Jean-Marie Le Pen. « Je crois que les uns et les autres sont victimes. Il s'agit d'un drame de l’auto-défense », affirme le leader du parti d’extrême droite à la télévision. Bruno Mégret, numéro 2 du FN, va même apporter son soutien à la barre. « Je me suis rendu volontairement à la convocation du tribunal pour exprimer ma compassion à l'égard de la famille de la victime et pour apporter mon soutien aux militants du Front national qui n'ont pas voulu tuer ou blesser », lance-t-il alors.


Deux, 10 et 15 ans de prison


Les trois accusés sont finalement condamnés à deux,10 et 15 ans de prison. Une victoire pour l'avocat des victimes, un certain Gilbert Collard : « Le jury populaire, le jury de la France a condamné les accusés et de ce fait même, condamné les déclarations de Bruno Mégret. » 25 ans plus tard, la mémoire d'Ibrahim n'est pas tombée dans l'oubli. Chaque année, sa mort est commémorée à Marseille. Ses proches réclament par ailleurs qu’une rue ou une école porte le nom d’Ibrahim Ali Abdallah.


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