Ils créent une appli pour les enfants dont les parents sont en prison

La difficulté à maintenir le contact avec son père incarcéré, elle l'a vécue. Alors à 12 ans, Jay'Aina a développé une application simple d'accès pour aider les enfants dans sa situation…

Une application pour les enfants de prisonniers


Un père et sa fille lancent une application gratuite pour connecter les enfants et leurs proches incarcérés. Une idée inspirée de leur expérience personnelle.


Par une enfant, pour les enfants. Antoine Patton et sa fille Jay’Aina ont créé Photo Patch, une application gratuite pour que les enfants puissent écrire à leurs proches incarcérés. Antoine Patton a appris le codage à sa fille lorsqu’elle avait 10 ans. Elle en a 12 quand elle crée l’application. « Ça montre bien à quel point l'appli est facile à utiliser », remarque Antoine Patton.


L’histoire de l’application


Antoine Patton a lui-même été emprisonné pour possession illégale d’arme à feu alors que sa fille avait 3 ans. Durant sa détention, il a réalisé à quel point il est long et coûteux pour les familles d’entrer en contact avec un détenu. Les courriers, quant à eux, prennent du temps à parvenir. Le jeune père s'est donc inscrit à des cours universitaires où il apprend le codage. Dès sa sortie, il met ses compétences en pratique. À l’origine, Antoine Patton crée un site, mais sa fille lui suggère une application.


« Je suis sûre qu'il y a plus de jeunes à avoir téléphone portable qu'à avoir un ordinateur. Ce sera donc beaucoup plus facile de leur permettre d'utiliser un application que d'aller sur un site Internet pour envoyer des photos. Le site est toujours aussi cool. Il fonctionne toujours bien, mais une application sera beaucoup plus pratique », estime Jay’Aine Patton.


L’application est gratuite sur l’App Store et Google Pay. Les enfants doivent créer leur profil et celui de leur correspondant incarcéré. Ils peuvent ensuite lui écrire. « Une fois qu'ils ont appuyé sur envoyer, tout nous parvient et nous l'imprimons, l'emballons et l'envoyons physiquement à la prison ou au centre de détention où se trouve le proche incarcéré », explique Antoine Patton.


1.500 utilisateurs mensuels pendant la pandémie


En ces temps de pandémie, l’application est d’une grande utilité. En moyenne, il y a 500 à 600 lettres par mois. Pendant les vacances et durant certaines périodes, un millier de personnes utilisent l’application gratuite. En ce moment, Photo Patch compte près de 1.500 utilisateurs mensuels, les visites étant interdites.


Antoine et Jay’Aina Patton apprennent aussi le codage à d’autres personnes. La jeune fille, directrice junior de Photo Patch, l’enseigne aux jeunes. « Je vois mon père apprendre aux gens, et nous voulions aussi le faire pour les jeunes, pour rendre les cours plus faciles. Au début, nous allions le faire ensemble, mais je me suis dit que je voulais le faire toute seule. Entre jeunes. »


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Brut.