L’histoire du croissant

C’est l’un des emblèmes de la France et pourtant… il n’est pas français. C’est le croissant. Voici son histoire.

L'origine de la pâtisserie croissant qu'on mange au petit-déjeuner est viennoise. D'ailleurs, on parle de viennoiseries” explique Pierre Leclercq, historien de l’alimentation. “La France, et Paris, s'est vraiment complètement approprié cette pâtisserie qui vient d'ailleurs, et se l'est tellement appropriée qu'elle a même changé la recette. Donc on peut dire que le croissant parisien, le croissant français d'aujourd'hui, est bien français. Ce croissant est passé de Vienne à la France au cours du 19e siècle. Et on pense, d'ailleurs, que c'est August Zang, un homme d'affaires autrichien, qui, dans les années 1830, a ouvert la première pâtisserie chic viennoise. Et que là, on aurait vendu pour la première fois le kipferl c'est-à-dire ce croissant autrichien qui va rapidement prendre le nom de croissant. Le croissant n'est pas encore à cette époque-là un feuilleté comme il est aujourd'hui. C'est un petit pain, exactement comme les autres petits pains. Et ce n'est finalement qu'au début du 20e siècle qu'on va créer le croissant feuilleté et levé, c'est-à-dire le croissant qu'on connaît aujourd'hui”

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Il est tout à fait possible que Marie-Antoinette ait mangé des croissants”


Le croissant en tant que pâtisserie en forme de croissant, c'est quelque chose d'extrêmement ancien. Parce qu'on en a des traces, déjà, chez les Assyriens, on en a chez les Egyptiens, puis chez les gréco-romains, puis chez les chrétiens, mais toujours dans le cadre religieux, dans le cadre du culte. D'ailleurs, parmi les toutes premières représentations de la Cène de Jésus, on est dans les premiers siècles du christianisme on voit que sur la table, il y a ce pain azyme qui représente le corps du Christ, qui est en forme de croissant. Donc cette forme est très importante est très importante parce qu'elle a toujours représenté cette idée de fertilité et d'abondance” précise Pierre Leclercq, historien de l’alimentation. 

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Il y a ces légendes qu'on raconte, qu'on raconte qui sont bien sympathiques, d'ailleurs, comme celle de Marie-Antoinette qui a apporté le croissant de l'Autriche en France. Ça tombe bien, c'est la reine de France, elle est d'origine autrichienne, Pourquoi pas l'introductrice de ce fameux croissant ? Il est tout à fait possible que Marie-Antoinette ait mangé des croissants, évidemment, car ils étaient très à la mode à Vienne lorsqu'elle y vivait encore. Mais dans aucune source historique, on ne retrouve la moindre trace de ce croissant à la Cour de France” ajoute l'historien. 

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Dès les 13e-14e siècles, on a des croissants salés et sucrés vendus par les boulangers de la ville de Vienne. La mode des viennoiseries à Paris a fait que le croissant est arrivé à Paris sous sa forme sucrée. Au cours du 19e siècle, les deux produits alimentaires qui ont d'abord été industrialisés avant tous les autres, ce sont les produits de la boulangerie et de la viticulture, donc le pain et le vin. Et donc le croissant va y passer également, ce qui va permettre évidemment d'en produire en très, très grande quantité” conclut Pierre Leclercq.

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