LemFi : au-delà du transfert

En 2024, les transferts d’argent envoyés par la diaspora africaine ont atteint 100 milliards de dollars, selon la Banque mondiale. Ce chiffre illustre l’importance de ces soutiens financiers pour les familles restées au pays. Dans ce contexte, LemFi se distingue comme bien plus qu’une simple application de transfert d’argent. En quatre ans, cette Fintech s’est imposée comme un véritable partenaire de vie pour ses utilisateurs, renforçant les liens entre les diasporas africaines et leurs pays d’origine.
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“Cette année, ma petite sœur et mon petit frère passent le bac. Quand ils ont besoin de quelque chose, j'envoie de l'argent en un clic. Ça me fait me sentir proche d'eux, même à distance.” Ces mots sont ceux d'Orlande Z., un utilisateur de LemFi. Installé en France, le jeune homme soutient financièrement sa famille au Congo.

Face à la prolifération des services de transfert d'argent, LemFi se distingue par un modèle unique : l’absence de frais d’envoi. Depuis trois mois, Orlande utilise l’application et, pour ce jeune homme qui envoie de l'argent au pays presque toutes les semaines, LemFi a considérablement simplifié sa vie. Il témoigne : “Non seulement LemFi ne prélève aucun frais, mais les transferts sont extrêmement rapides et lorsqu’on effectue le transfert, il est envoyé très vite. Cela change vraiment des autres applications que j'utilisais auparavant.” Il ajoute : “L’application est intuitive et accessible !” Avec plus d’un million d’utilisateurs actifs, la Fintech a connu, en quatre ans d'existence, une croissance fulgurante grâce à un modèle compétitif.

L’engagement social au coeur des priorités

Tamrath Deen Guedou, directrice régionale Afrique francophone, a rejoint LemFi il y a environ un an. Selon elle, la Fintech répond à deux besoins essentiels : “Accroître l'inclusion financière et réduire considérablement les frais de transfert transfrontaliers.”

Et pour cause, LemFi se positionne comme un soutien tangible à la diaspora, notamment aux communautés marocaine et tunisienne en Europe. À ce titre, Tamrath Deen Guedou révèle que : “La grande majorité des employés de l’entreprise sont issus de l’immigration. Nous savons ce que signifie être loin de son pays d'origine et ressentir le besoin d'envoyer de l'argent. C’est de ce désir d'inclusion financière, et de la volonté de permettre à cette diaspora d'envoyer de l'argent facilement, en toute sécurité et à moindre coût, qu’est né LemFi.”

Par son engagement social, LemFi poursuit un objectif : “Faire du bien à sa communauté.” Cette volonté s'illustre notamment à travers l'événement “She Leads” organisé en mars dernier, à l'occasion de la Journée internationale des droits de la femme. La Fintech a tenu son premier événement dans la capitale, où plus de cent personnes, majoritairement des femmes, se sont réunies autour de diverses thématiques. 

Pour Tamrath Deen Guedou, “le but était de permettre aux femmes de se connecter, de s'inspirer mutuellement et d'échanger en direct. Cette journée était une opportunité d'aborder des thèmes qui nous tiennent à cœur, tels que l'entrepreneuriat, la confiance en soi, ainsi que les étapes pour transformer un projet en réalité”. Par cette initiative, LemFi souhaite adresser un message clair aux autres acteurs économiques : l'impact ne se mesure pas en millions de dollars ou d'euros. L'engagement de la Fintech ne s'est pas limité à cet événement. Tamrath Deen Guedou ajoute : “Après l'événement She Leads à Paris, nous avons souhaité établir un lien direct avec l'Afrique. Nous avons choisi le Cameroun pour lancer cette initiative.” Une somme de 1 250 000 FCFA a été versée à l’association WOMED, œuvrant pour l'autonomisation des femmes. La directrice régionale Afrique francophone explique : « Nous avons sélectionné quatre femmes entrepreneures qui avaient besoin de fonds pour développer leurs activités. Nous les avons soutenues dans leurs projets.» LemFi a également organisé un autre événement “She Leads” au Cameroun, avec des intervenantes locales. Tamrath Deen Guedou renchérit : “Des femmes ont partagé leurs parcours pour inspirer d'autres femmes, et ce n'est qu'un début.”

Un pont culturel entre l'Afrique et sa diaspora

Pour LemFi, la culture est un pont essentiel pour reconnecter la diaspora africaine avec ses racines. La startup s'engage activement auprès des artistes africains qui viennent se produire en Europe. Tamrath Deen Guedou, explique cet engagement : “En avril dernier, nous avons eu l'honneur d'accompagner Stéphane Brossart, un photographe béninois venu présenter des photographies de la tradition béninoise dans une mairie en France. Transporter la culture béninoise et l'exposer ici, dans une mairie française, c'est une façon de permettre à cette diaspora de se reconnecter à ses racines, tant qu'elle est loin du continent.”

Pour la Fintech, c'est une manière de tisser un lien quotidien avec ses clients. Il s'agit également de permettre à la diaspora de retrouver un morceau de son identité, de renouer avec ses origines, même à des milliers de kilomètres. Orlande, qui est lui-même artiste, partage ce sentiment : “En tant que comédien et photographe, j'apprécie énormément la dimension culturelle de LemFi. Je suis en train de préparer mon exposition, et j'ai découvert qu'ils avaient financé un artiste béninois. J’apprécie leur contribution dans la préservation et la transmission du patrimoine culturel”.  Au-delà des transferts d'argent, LemFi entend soutenir activement la culture et offrir de réelles perspectives aux artistes de la diaspora.

La directrice régionale Afrique francophone de la Fintech ajoute avec conviction : “Tout cela, nous le faisons avec le cœur, car au-delà des entreprises, il y a des personnes. C'est notre positionnement. Nous sommes des personnes avec des valeurs fortes, animées par la volonté de faire le bien. Au-delà de l'acquisition client et du capitalisme, nous croyons sincèrement qu'une entreprise qui opère dans un milieu doit apporter une contribution positive. C'est l'essence même de la RSE.”

Toujours plus près des diasporas

LemFi ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. L'entreprise nourrit une ambition claire : évoluer sans cesse pour mieux répondre aux besoins spécifiques des immigrés et des diasporas. Cette démarche passe par une amélioration constante de l'application. Actuellement, il est possible d'envoyer de l'argent depuis le Canada, l'Angleterre et l'Europe vers le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Bénin, le Congo Brazzaville, le Sénégal, la Gambie, le Maroc et la Tunisie. Et l'expansion ne s'arrête pas là, puisque deux nouveaux pays rejoindront bientôt cette liste : le Togo et le Burkina Faso. Aussi, dans le cadre de cet engagement envers les diasporas, LemFi va lancer en mai et juin, un partenariat avec un ambassadeur camerounais pour soutenir la lutte contre le chômage au Cameroun. Ce partenariat prévoit des investissements dans cinq projets entrepreneuriaux (trois femmes et deux hommes).

Pour Tamrath Guedou, cette expansion est le reflet d'une vision plus large de la diaspora. “La diaspora n'est pas seulement constituée de personnes ayant quitté leur continent en quête d'un eldorado”, souligne-t-elle. “Elle regorge de pépites. Il y a des individus qui ont accompli de belles choses dans un pays qui n'est pas le leur et qui continuent d'avoir un impact positif sur leur continent.” Elle conclut : “Chez LemFi, nous sommes convaincus qu'avec des moyens modestes, mais une aide ciblée, il est possible de changer des vies. Derrière chaque vie impactée, il y a une famille, une communauté, et, à terme, la société tout entière.”

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