Il a fait Maroc - Côte d'Ivoire en 4L
“Je suis venu du Maroc jusqu’à la Côte d'Ivoire en passant par la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, et la on est à San Pedro, en Côte d’Ivoire”. Pendant la Coupe d’Afrique des nations du football 2024 (CAN), Fouad s’est lancé un défi : partir du Maroc et rejoindre la Côte d’Ivoire en 4L. “J'ai fait le départ le 1er décembre et je suis arrivée le 27 décembre, environ 27 jours. Beaucoup de personnes ne croyaient pas en moi. Ils me disaient que j'allais tomber en panne au Maroc avant même d'arriver en Mauritanie. Mais tout s'est bien passé et je suis bien arrivé jusqu'en Côte d'Ivoire” commente le jeune homme. Cette idée lui est venue lors de la Coupe du monde : “L'idée m'est venue à peu près au moment de la Coupe du monde, après le parcours de l'équipe du Maroc, l'ambiance et mon rêve de voir jouer l'équipe du Maroc. De là, j'ai commencé à préparer ce voyage. J'aurais pu venir en avion, mais pour cette expérience, cette R4 avec qui j'ai passé beaucoup de temps, je l'ai depuis plus de 2 ans, j'ai fait avec le tour du Maroc, et quand j'ai pensé à venir ici, je me suis dit que j'allais ramener cette R4”.
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“Depuis que je suis arrivé, tout le monde m'appelle Christina : Christina, la voiture est devenue plus connue que moi”
Sa voiture, il l’appelle Christina. “Ce n'est pas moi qui l'ai appelée comme ça ou quelqu'un d'autre. Chez les aînés, les voitures comme les R4 ou les Golf 2, ils les surnomment Christina. Quand je l'ai achetée, tout le monde l'appelait Christina, et c'est comme ça que j'ai choisi son nom et elle est devenue connue” explique Fouad. Sur sa 4L, l’un de ses amis artistes a réalisé des peintures. “Ce que vous voyez sur cette R4, c'est l'œuvre d'un ami, qui s'appelle Othmane, un enfant de Souk El Rbaa, à qui j’avais donné la voiture, je lui ai demandé de la revêtir, et c'est ce qu'il a fait. Même si moi, je suis d’Azilal, la voiture est immatriculée de Ouarzazate”. Sur la route, il a été confronté à plusieurs difficultés : “Les difficultés que j'ai rencontrées, c'est les routes cabossées. La voiture est vieille, c'était difficile, surtout au Sénégal, avec les dos-d'âne. Mais là où j'ai beaucoup souffert, c'est en Guinée, où la moitié de la route était abîmée. Il y avait de la piste, des trous... Dans la R4, il n'y a ni climatisation ni rien, donc il faisait chaud. Et aussi, je le vois, j'ai maigri mais cette expérience, elle est belle, je ne m'en plains pas”.
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Avant son départ, ses parents n’étaient pas rassurés : “Ils ont douté de cette idée, je les ai beaucoup inquiétés, car ils se demandaient si en Afrique subsaharienne, c’était assez sécurisé, et vu que la voiture est vieille, est-ce qu'elle réussirait à arriver là-bas? Je les ai beaucoup inquiétés, mais maintenant, ils sont fiers de moi. Ils rencontrent des gens qui leur disent : "bravo à Fouad”. Ils sont contents de moi et c'est ce que je voulais”. Arrivé en Côte d’Ivoire, Fouad témoigne en particulier de l’accueil des gens rencontrés sur les routes, du Maroc jusqu’à son point d’arrivée finale. “Le meilleur, ça a été les gens qui m'ont bien accueilli, du Maroc à la Côte d'Ivoire, je ne connaissais personne. Dès que j'étais sur la route et que le soleil se couchait, je stationnais et j'allais dans un petit village. Je demandais à voir le chef du village et il m'accueillait à chaque fois. Soit je mettais ma tente à côté de sa maison, soit j'allais directement chez eux et ils s'occupaient bien de moi pour manger etc. Il suffisait de dire que tu es marocain et ils s'occupaient bien de toi. Maintenant, à San Pedro, ici, comme c'est une petite ville, ils me connaissent. Depuis que je suis arrivé, tout le monde m'appelle Christina : Christina, la voiture est devenue plus connue que moi” raconte en souriant Fouad.
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