"Quand on aime, on ne brûle pas", a déclaré l'avocat général Eric Mazaud dans ses réquisitions devant la cour d'assises de l'Ain, où la femme âgée de 33 ans a redit avoir voulu abréger les souffrances du nonagénaire.
"Il n'est pas mort en douceur, ce n'est pas un geste d'amour", a insisté le représentant du ministère public.
L'accusée, Emilie G, avait été condamnée à cinq ans de prison avec sursis en première instance, une peine "totalement incompréhensible", avait estimé le parquet, qui avait fait appel du verdict.
En août 2020, le grand-père avait été retrouvé mort asphyxié et à moitié carbonisé dans son lit médicalisé chez une de ses filles, où il était hébergé, à Saint-Laurent-de-Mure (Rhône).
"Une mort infernale"
Interpellée deux mois plus tard, sa petite-fille a reconnu avoir mis le feu au lit mais ne "voulait pas le brûler", a-t-elle expliqué à la barre.
"Vous lui avez prévu les flammes, la suie, l'obscurité", "c'est une mort infernale que vous lui avez réservée", a asséné l’avocat général.
Il a demandé aux jurés "la juste peine" pour un "assassinat dans des conditions atroces". La jeune femme encourt la réclusion criminelle a perpétuité.
Jugée depuis lundi, souvent en larmes, l'accusée a dit regretter son geste mais peinant à l'expliquer, tandis que sa famille, en bloc derrière elle, a estimé qu'elle avait agi "par amour" pour l'aîné qui "demandait à mourir".
Selon un psychiatre qui a témoigné, la jeune femme était dans un "état de dissociation", un état second en réaction à un traumatisme, qui a "altéré son discernement" au moment des faits.
Quelques heures avant le drame, son conjoint lui avait annoncé qu'il la quittait en lui révélant un adultère, "déclenchant" le passage à l'acte de l'accusée, selon une psychologue.