Le Sri Lanka est un pays diversifié regroupant plusieurs communautés. La grande majorité, 75 % de la population, est représentée par les Cingalais. Les Tamouls, quant à eux, constituent 15 % des habitants (11 % sri-lankais, 4 % indiens). Ils sont présents au nord-est du pays, région plus communément appelée le Tamil Eelam.
Australie: accusé de crimes de guerre, un soldat échoue à faire condamner des médias pour diffamation
L’histoire de cette population omniprésente, oppressée sur leur propre terre
Peu connue du grand public, cette guerre à ébranlée le Sri Lanka pendant presque trois décennies. Selon ce rapport de l’ONU, le nombre de morts durant le conflit dépasse les 70 000, les disparus, eux, sont à presque 147 000.
Pour comprendre cet épisode meurtrier, il faut remonter au siècle dernier et à la colonisation anglaise. Les Cingalais, avant 1948, année d’indépendance du pays, avaient moins de privilèges que leurs voisins tamouls par le gouvernement britannique, notamment pour l’accès à des métiers de la fonction publique et dans l’enseignement. Mais après l’indépendance, la situation a basculé : les Tamouls sont alors discriminés et marginalisés par la majorité cingalaise. Ils ont ainsi été privés de certains droits, comme l’accès aux universités. De plus, à partir de 1956, seul le cingalais était considéré comme langue officielle du pays.
Les Tamouls ont alors cherché à se dissocier du gouvernement cingalais, au sein d’un État séparatiste, le Tamil Eelam. Ce sont les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) qui dirigent ce mouvement, avec à sa tête son fondateur, Velupillai Prabhakaran.
1983 - 2009 : Les LTTE contre le gouvernement sri-lankais
La guerre débute en 1983 lorsque les LTTE tuent 13 soldats sri-lankais. Lors du rapatriement des corps des soldats, des émeutes anti-tamoules envahissent Colombo : maisons et magasins incendiés, faisant 350 morts selon les autorités sri-lankaises, mais 2 000 selon des sources tamoules.
La violence de masse envers les Tamouls prend fin en 2009 lorsque le leader Prabhakaran, le chef de file des LTTE, est assassiné. Ainsi, le parti séparatiste tamoul perd la guerre. À ce jour, il est toujours adulé par le Tamil Eelam. Cependant, il a orchestré plusieurs attentats-suicides ainsi que la capture des mineurs sur les fronts durant les derniers mois de la guerre.
Le massacre de Mullivaikal et commémoration à travers le monde
La fin de la guerre est marquée par le massacre de Mullivaikal, village de la côte nord-est du pays. Le gouvernement sri-lankais avait permis à 40 000 à 70 000 Tamouls de se réfugier dans cette zone avant qu’elle ne soit bombardée. Des hôpitaux ont été touchés, des familles sont mortes bombardées ou tout simplement par faute d’approvisionnement.
Afin de commémorer les combattants tamouls, chaque année, des marches de solidarité sont organisées en France, au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis ou encore en Australie. Un monument a été inauguré à Brampton, au Canada, dévoilant le 11 mai dernier, un imposant cadre représentant le Tamil Eelam.
La mémoire des Tamouls censurée au Sri Lanka
Aujourd’hui, en 2025, il existe de multiples informations sourcées du massacre des Tamouls, comme ce rapport de l’ONU. Pourtant, aucun responsable n’a été puni ni jugé. Ce qui est encore plus déplorable, c’est que la mémoire des Tamouls est censurée au Sri Lanka. Leur commémoration est interdite alors qu’ils représentent encore une partie non négligeable de l’État insulaire.
Des frappes israéliennes, sans précédent depuis le cessez-le-feu : 413 morts à Gaza