La France a démenti jeudi vouloir renoncer à sa souveraineté sur les îles Matthew et Hunter, deux territoires isolés de l'Océan Pacifique sud situés à quelques centaines de kilomètres de la Nouvelle-Calédonie.
"Certaines expressions récentes relatent de fausses informations selon lesquelles la France serait sur le point de remettre en cause sa souveraineté sur les îles de Matthew et Hunter", a indiqué à l'AFP le ministère français des Affaires étrangères, en référence aux propos tenus notamment par la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen.
"Cette question est l'objet d'un contentieux ancien, datant de l'indépendance du Vanuatu en 1980, ce qui bloque la délimitation de la frontière maritime avec la Nouvelle-Calédonie et crée des incertitudes juridiques problématiques affectant les activités de pêche et de recherche scientifique, par exemple", a expliqué le Quai d'Orsay.
D'où des discussions entre Paris et Port-Vila pour trouver un consensus notamment sur les délimitations de la zone économique exclusive de chaque pays.
"Que ce soit bien clair : la souveraineté nationale ne se négocie pas, ni ne s'abandonne. Les Français n'attendent pas du pouvoir macroniste qu'il dépèce dans leur dos nos territoires d'Outre-mer, véritables leviers de puissance, d'influence et de développement économique, mais qu'il se donne les moyens de les protéger et de les défendre", avait lancé lundi Marine Le Pen sur X.
Zone économique exclusive
Au Quai d'Orsay, on rappelle que la question de la délimitation de la frontière maritime entre le Vanuatu et la France ainsi que la souveraineté française sur les îles de Matthew et Hunter avaient été évoquées lors d'un entretien en juillet dernier à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre du Vanuatu, Johnny Koanapo.
Puis le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot s'était entretenu lui-même avec M. Koanapo en octobre dernier. "Et un échange préliminaire a eu lieu les 20 et 21 novembre à Port-Vila", a également indiqué le Quai d'Orsay.
"Bien évidemment, aucune cession de territoires ou de renonciation à notre souveraineté n'a été évoquée lors de cet échange", a souligné le ministère, précisant que "cet échange préalable a permis de présenter les points de vue des deux parties, la partie vanuataise appréciant le fait de pouvoir exposer l'importance culturelle et coutumière des îlots, auprès d'un représentant du gouvernement français".
Les discussions se poursuivront à Paris début 2026.
Bien que ces terres soient inhabitées, la souveraineté sur Matthew et Hunter permet à la Nouvelle-Calédonie, et donc à la France, d'avoir une large zone économique exclusive (ZEE).







