Dans l'air depuis que le Premier ministre a convoqué un vote de confiance à l'Assemblée le 8 septembre, le rendez-vous est officiellement apparu lundi à l'agenda de Jordan Bardella: le "bureau de campagne des élections législatives" du RN doit se tenir le jour même.
"Notre devoir, c'est d'être prêts, et celui de nos compatriotes sera peut-être bientôt de voter", a déclaré le président du mouvement d'extrême droite à son arrivée au siège du parti en début d'après-midi, devant les caméras de plusieurs chaines info.
Autour de Jordan Bardella et de Marine Le Pen, cheffe des 123 députés du parti à la flamme, plusieurs cadres du groupe dont Thomas Ménagé et Julien Odoul vont donc "préparer une éventuelle dissolution et une éventuelle campagne législative" qui "peuvent arriver à tout moment, vu la situation", indique un participant à l'AFP.
18 mois "jusqu'à la présidentielle"
L'état-major va "d'abord faire le point sur les investitures", déjà "très avancées". La place réservée aux alliés de l'UDR d'Eric Ciotti - qui devrait obtenir davantage que les 62 circonscriptions accordées en 2024 - ou à d'autres personnalités comme Marion Maréchal n'est en revanche pas à l'ordre du jour.
La réunion va surtout aborder l'épineuse question du programme et des "thèmes de campagne que les candidats pourront développer, sachant que s'il y a dissolution demain il reste 18 mois" jusqu'à la présidentielle de 2027, et que dans ce délai "évidemment vous ne pouvez pas tout faire", ajoute ce responsable du parti.
D'autant plus qu'un autre écueil se profile: "Qu'est-ce qu'on peut faire en étant en cohabitation" avec Emmanuel Macron ?, s'interroge-t-il.
Par rapport au programme présenté l'an dernier, le RN doit donc faire des choix: "Qu'est-ce qu'on promet aux Français en 18 mois ? Il faut qu'ils voient que les choses bougent avec nous, sans leur faire croire qu'on va tout révolutionner en 18 mois, en n'ayant pas la totalité du pouvoir exécutif".
Une chose est sûre néanmoins: en cas de victoire, Jordan Bardella revendiquera à nouveau Matignon. "Si demain nous obtenons une majorité à l'Assemblée nationale, même dans le cadre d'une cohabitation, je proposerai ma candidature au nom du Rassemblement national au poste de Premier ministre", a-t-il prévenu.