Booba, placé sous contrôle judiciaire, sera jugé à Paris pour injures racistes et cyberharcèlement

Crédit : David Wolff - Patrick/Redferns / Getty Images
Le rappeur Booba, déjà aux prises avec la justice dans un dossier de cyberharcèlement, sera jugé prochainement à Paris pour injures discriminatoires envers une journaliste et un essayiste, et pour cyberharcèlement, a indiqué le parquet de Paris jeudi, sollicité par l'AFP.
À voir également sur Brut

Le ministère public a précisé que le rappeur, Elie Yaffa de son vrai nom, a été présenté mardi à un magistrat du parquet qui lui a remis une convocation à une audience au tribunal de Paris le 3 décembre pour injures publiques à caractère discriminatoire concernant une journaliste, Linh-Lan Dao, et l'essayiste Tristan Mendès France, mais aussi pour cyberharcèlement aggravé concernant la première.

D'ici là, il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en relation avec les victimes et doit payer une caution.

Sollicitée, son avocate n'a pas commenté dans l'immédiat.

Le rappeur Booba se désiste de poursuites en diffamation contre Magali Berdah

Des propos publiés dur X

Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat si l'audience du 3 décembre serait procédurale ou permettrait que le prévenu soit effectivement jugé pour ces faits.

Concernant la journaliste, Booba doit être jugé principalement pour cyberharcèlement aggravé et injures publiques discriminatoires pour des propos publiés sur X en janvier 2024, faisant référence à ses origines.

Ilana Soskin, l’avocate de Linh-Lan Dao, a indiqué à l'AFP que sa cliente se constituera partie civile à l’audience. "Le harcèlement qu’elle a subi et les injures à raison de son origine qui ont été proférées par Booba, suivies et relayées par des centaines d’internautes, ne peuvent rester impunis", a-t-elle déclaré.

"Commentaires antisémites"

S'agissant de l'essayiste Tristan Mendès France, spécialiste des cultures numériques à l'université Paris-Cité, Booba devra répondre de messages sur X de janvier 2024 dans lesquels il avait écrit à son sujet "Il est nez avant la honte", des propos étant accompagnés d’une photographie de la victime accolée à une autre du tueur en série Francis Heaulme, ou encore d'avoir écrit "nezfaste".

Sollicité par l'AFP, M. Mendès France a précisé ne pas être à l'origine de la procédure, ni avoir l'intention de se porter partie civile dans ce dossier.

"Avec son empreinte sur X, ses messages ont déclenché un flot spectaculaire de commentaires antisémites", a-t-il précisé.

"Il faut avoir une culture historique lamentable pour ne pas se rappeler des attaques antisémites contre le nom Mendès France et particulièrement Pierre Mendès France", président du Conseil sous la IVe République, "dont l'effigie avait été brandie lors de l'exposition pétainiste sur les juifs", a-t-il ajouté.

Booba est par ailleurs mis en examen depuis octobre 2023 et sous contrôle judiciaire pour harcèlement moral en ligne aggravé contre l'ex-reine des influençeurs Magali Berdah.

Harcèlement de l'influenceuse Magali Berdah : Grégory Zaoui mis en examen comme complice de Booba

A voir aussi