Ce que l'on sait de l'enquête sur les quatre corps retrouvés dans la Seine

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Soupçonné de quatre meurtres, un jeune homme sans-abri a été présenté à un juge dimanche matin dans l'enquête pour meurtres concernant les quatre corps retrouvés le 13 août dans la Seine, à hauteur de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).Voici ce que l'on sait de cette affaire.
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Où en est l'enquête ?

Les investigations sur les quatre corps ont été réunies au sein d'une information judiciaire pour "meurtres en concours".

Cette qualification, "si elle n'aggrave pas la peine encourue pour meurtre", souligne le parquet de Créteil, permet le possible recours à des techniques spéciales d'enquête et des gardes à vue pouvant aller jusqu'à 96 heures, contre 48 dans une affaire classique.

L'affaire a débuté mercredi 13 août, vers 13H30, quand les sapeurs-pompiers de Paris sont intervenus non loin du Pont de Choisy reliant cette ville de banlieue sud parisienne à Créteil.

L'alerte a été donnée par un passager voyageant dans le RER C qui a aperçu un corps flottant dans la Seine.

Autopsies puis examens complémentaires ont permis d'identifier des "lésions de violences, évocatrices d'une strangulation" sur deux corps et conduit à l'ouverture d'enquêtes pour homicides confiées à la police judiciaire (PJ) parisienne.

Un troisième corps présente "une trace suspecte dont l'origine ne pouvait être déterminée", ajoute le parquet. 

Une deuxième garde à vue d'un homme "en lien" avec le suspect et deux des victimes (également SDF), a été levée samedi. "Aucune charge (n'a été) retenue" contre lui à ce stade, détaille le parquet.

Qui est le suspect ?

Très peu d'informations ont filtré sur le mis en cause, dont l'identité reste "incertaine", selon le parquet. 

Ce jeune sans-abri est âgé d'une "vingtaine d'années" selon le ministère public, "officiellement" de 24 ans selon une source proche du dossier.

Il est "de type nord-africain et de nationalité non établie", ajoute le parquet.

Depuis mercredi, l'homme a répondu "succinctement aux enquêteurs sur ses éléments de vie" et refusé de s'exprimer sur les faits, indique le ministère public.

Selon cette source, il était "habituellement présent" sur les berges de Seine non loin du lieu de découverte des corps.

Interpellé dans un centre de rétention administrative une semaine après la découverte des corps, l'homme avait déjà croisé le chemin des forces de l'ordre. 

D'abord le 5 août, quand il est contrôlé en possession de documents qui se révèleront appartenir à la deuxième victime identifiée. 

Puis le jour de la macabre découverte, par les premiers policiers arrivés sur la scène.
Il est alors connu de la justice pour un vol avec dégradation dans un véhicule en janvier, pour lequel il devait comparaître en septembre, et pour un recel de vol en lien avec son interpellation du 5 août. 

Quel est le mobile ?

Dimanche matin, le parquet n'avait pas précisé quelle était l'hypothèse privilégiée quant au mobile.

Mais l'enquête a mis en évidence des connexions entre les victimes, le suspect et l'endroit de découverte des corps. 

"Chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition" peut être reliée au suspect, selon le parquet.

"Un lien" existe aussi entre chacune et le lieu de découverte des corps, non loin "d'un local technique abandonné fréquenté par des SDF", selon cette source.

Ce bâtiment en béton, déserté et jonché de déchets, semble être habité, a constaté un journaliste de l'AFP : des matelas, des couvertures et une chaise y sont installés. 

Les abords de l'endroit sont aussi connus comme étant un lieu de "cruising", c'est-à-dire un de ces espaces naturels ou urbains où peuvent se rencontrer des hommes gays.

Qui sont les victimes ?

Il s'agit de quatre hommes: un Français de 48 ans, domicilié à Créteil qui "pouvait fréquenter les abords du lieu de découverte des corps", un Algérien de 21 ans résidant à Choisy-le-Roi, et deux hommes SDF: un Algérien âgé de 21 ans et un Tunisien de 26 ans. 

Ces derniers, disparus respectivement depuis les 26 et 31 juillet, fréquentaient aussi les abords du lieu où ont été découverts les corps.

Les disparitions des deux autres victimes - algérienne et française - datent respectivement des 7 et 11 août.

Parmi les victimes, un première a été retrouvée le bas du corps "dénudé" et une autre le pantalon "baissé au niveau des chevilles".

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