Canelle Sab (journaliste) : Salut, c’est Canelle. Dans quelques secondes vous allez voir mon interview avec Michou. Il est venu me parler de son nouveau projet Terminal et on a énormément discuté. Il s’est confié sur la réalité de son quotidien, ses amitiés, sa vie privée, mais aussi et surtout sur son métier. C’était l’occasion pour moi de découvrir un Michou sincère et passionné. Bref, je vous emmène dans sa tête. Salut Michou, comment ça va ?
Michou : Comment ça va ? Ah bah… On est connectés déjà !
Canelle Sab : Écoute, moi, ça va super. J’étais hyper curieusse et contente de te rencontrer. Parce que je pense que tout le monde te connaît, tout le monde a un avis sur toi. T’es un des top youtubeurs français. J’ai noté : 10,6 millions d’abonnés sur YouTube, 5 millions sur Insta, 2,2 millions sur Twitter, 2,3 millions sur Twitch. Et moi je veux trop savoir comment ça se passe dans la tête de quelqu’un qui a 23 ans, bientôt 24.
Michou : Ouais exactement. Le 2 octobre. Dans un mois.
Canelle Sab : Ouais, t’es Balance comme moi.
Michou : Ok, tu connais toute ma vie.
Les débuts sur YouTube
Canelle Sab : Bah oui, je connais toute ta vie. Et toi, tu vis une vie de fou depuis bientôt 10 ans parce que tu as lancé ta chaîne YouTube en 2015. Est-ce que tu te rappelles du moment où tu t’es dit : « Ok, là ma vie est en train de changer » ? Genre vraiment le moment.
Michou : J’ai un souvenir de quand je suis allé à la Paris Games Week. Tu vois, c’est le salon du jeu vidéo où pleins de Youtubeurs sont invités. Quand j’étais petit, j’y allais, j’étais comme un fou. Je voulais trop prendre des photos avec les youtubeurs notamment Le Bouseuh. Et après, quand je suis retourné à la Paris Games week je commençais à avoir 50 000 abonnés à ce moment-là. J’étais invité en tant que YouTuber, ça m'avait fait super bizarre parce que du coup là j'avais le rôle inverse où il y a des gens qui prenaient des photos avec moi en même temps. À ce moment là ça m'a marqué parce que ouais les gens prennent des photos avec toi.
Canelle Sab : Et attends, mais là, t’avais quel âge ? T’étais encore au collège ?
Michou : Non, j’étais au lycée, je pense, j’avais 17 ans.
Canelle Sab : Et en quoi ça a changé ta vie de lycéen ?
Michou : Bah, je dirais quand même pas grand chose. J’avais déjà mon entourage au lycée. Juste ça a été compliqué à un moment de gérer les deux. De base j’ai toujours eu des facilités en cours, mais comme il y avait YouTube, je me donnais à fond sur les vidéos, parce que je voulais pas laisser passer ma chance. Donc des fois je me couchais à 4 heures pour me réveiller à 7 heures le lendemain. Je faisais pas mes devoirs, etc. Donc à ce moment-là ma moyenne à un peu chuté. Mais au final j’ai quand même eu le bac avec 12 de moyenne donc ça va c’est cool, mais je sais que j’aurais pu avoir mieux. Mais au moins j’ai pas laissé passé ma chance. Et s'il n'y avait pas eu YouTube j’aurais peut-être continué les études.
Canelle Sab : Ah ouais tu penses ?
Michou : Peut être oui. Mais toujours dans le milieu de l’audiovisuel. Parce que c’est YouTube qui m’a donné la passion de l’audiovisuel. Par exemple au lycée j’avais pris l’option cinéma audiovisuel, je savais que je voulais travailler dans ce milieu. Je ne me voyais pas forcément être derrière la caméra obligatoirement. Je ne pense pas que je me serais acharné à être forcément acteur ou quoi. Mais en tout cas à participer à des tournages d'une manière ou d'une autre, je ne sais pas. Peut être cadreur, monteur aussi.
Les réseaux sociaux un outil essentiel
Canelle Sab : Et donc aujourd’hui, toi t’es youtubeur : ça ressemble à quoi une journée type de toi ?
Michou : En fait c'est dur à dire parce que c'est un métier où il n'y a aucune routine. Mais je suis énormément sur WhatsApp. Ouais les appels, il y a un groupe pour un projet. Puis en même temps tu reçois des messages parce qu'il y a un truc avec une marque et en même temps tu gères la journée. Donc beaucoup sur WhatsApp. Et je dirais, soit une journée ça va être des tournages. Soit une journée ça va être je me réveille, direct, j'allume mon tel et réseau je check un peu ce qui se passe, douche ensuite, je commence ma journée je prends ma voiture je vais au local, j'ai un petit local à moi avec mon équipe, je vais sur mon pc, whatsapp, je gère ce qu'il faut gérer et soit on met en place un tournage, ou alors après il y a des journées de tournage quoi.
Canelle Sab : En fait tu ne déconnectes jamais ? Première chose que tu fais c’est le téléphone. Après moi aussi hein, je te jette pas la pierre.
Michou : Bah oui, en vrai tout le monde. Mais ouais, je déconnecte très rarement. Mais de plus en plus je me force. Maintenant je suis plus encadré qu’avant, le week-end je ressens qu’il y a moins d’activité et moins de personnes qui vont me répondre, c’est logique et tant mieux parce que ça me force à lâcher mon téléphone.
Canelle Sab : Et tu cherches quoi sur les réseaux ? Est-ce tu regardes tes contenus, ce qu’on dit de toi ?
Michou : En vrai ouais, par curiosité, des fois ça m’amuse. Et c’est important aussi d’être en mode “qu’est ce que les gens pense de moi ?” Parce qu’il y a un minimum un contrôle d’image. Dans le sens où si je ne me montre pas de temps en temps au sport, les gens vont avoir l’impression que je me délaisse. Donc je sais que je suis obligé de montrer certains trucs exprès pour que les gens se disent “ah ok en fait Michou il est déterminé et sportif”.
Canelle Sab : Donc tu te mets quand même toujours la pression pour montrer certains aspects de ta vie ?
Michou : Non, pas à ce point. Mais c’est vrai que j’aime bien savoir ce qu’on dit de moi. Donc je travaille pour que les gens aient un avis plus positif sur moi.
Canelle Sab : Et est-ce que tu vois des choses au quotidien qui t’atteignent ?
Michou : En vrai, moins que ce que l’on pense, parce que j'arrive à me dire que c’est beaucoup des blagues. Par exemple, j'ai eu une année où j’ai eu beaucoup de “polémiques”. Je mets des guillemets à polémiques parce qu'en fait, ce n'est même pas vraiment des polémiques. C'est par exemple, je ne sais pas, en fait, on dit des trucs sur moi et on me vanne. Et du coup, les gens sont en mode “Ah Michou, tu es en tendance Twitter, tu es dans une sauce et tout”. Et en vrai je me dis que c’est le jeu, je suis un personnage public, les gens pensent que j’ai fait quelque chose de travers donc ils me vannent, et des fois ça me fait un peu rire.
Canelle Sab : Ok donc toi t’as accepté cette partie-là comme si c’était une partie de ton métier.
Michou : Exactement. Des fois je le sais que c’est des vannes. Les gens de mon âge vont essayer de trouver la meilleure vanne par rapport à des faits d’actualité.
“J’ai acheté une carte pokémon à 5 000 €”
Canelle Sab : Et moi j’ai une question : t’es jeune, t’as autant de notoriété, beaucoup d’argent. Comment tu gères pour pas péter les plombs ?
Michou : Bonne question. Je pense que c’est l’entourage. Je suis le petit frère d’une fratrie de dix, donc ils me vannent beaucoup, ils me remettent à ma place. En vrai, en dehors de YouTube, j'ai quand même mon petit train de vie. C'est un petit quotidien à moi, tu vois. J'ai mon appart, je vais jouer, je sais pas, je vais jouer à la console, je vais écouter des podcasts. Quand j'ai le temps, je me fais à manger, sinon c'est petite commande. Une vie normale, quoi. Après des fois quand je vois une belle voiture je me dis “Waouh j'aimerais trop”, mais je me force à me dire “calme toi”.
Canelle Sab : Est-ce qu’il y a déjà un achat un peu fou que tu regrettes ? Fin un truc où tu t’es lâché ?
Michou : Franchement, les cartes Pokémon. J’ai acheté une carte 5 000 euros. C’est un peu lunaire mais en même temps c’est un truc de collection. J’ai confiance dans le fait que ça ne va pas forcément perdre de sa valeur. Je sais que ça peut se revendre. Sinon, j’ai aussi acheté une voiture, une Mercedes, mais bon, par rapport à l’argent que je gagne j’aurais pu beaucoup plus abuser.
Canelle Sab : Donc t’es raisonnable ?
Michou : J’essaye, ouais.
Canelle Sab : Tout à l’heure tu as parlé de ta fratrie, vous êtes dix : sept frères et deux sœurs. C’était comment ton enfance ?
Michou : En vrai j’étais trop heureux. Mes frères, c’étaient des potes. En fait c’est drôle parce qu’on a tous une petite différence d’âge quand même. Mais du coup je sortais pas trop parce que quand je rentrais on étaient pleins donc j’avais cette ambiance de pote. Tu vois je voulais jouais au foot, j’allais pas galérer à trouver des joueurs, il y avait déjà une équipe de foot à la maison. Donc on faisait du foot, on jouait à la console, on partait en vacances une fois tous les deux ans avec les parents. Puis voilà, une enfance normale.
Canelle Sab : Et comment ta notoriété a changé leur vie à eux ?
Michou : Je les ai un peu amenés dans ce milieu malgré moi. Par exemple, j'ai un frère. Forcément, je fais des trucs sur YouTube, donc il s'intéresse à ce que je fais. Et finalement, il a commencé à kiffer YouTube aussi. Donc, il s'est retrouvé à faire des petites vidéos. Et après, sinon, j'essaye de faire des trucs pour la famille à ma manière. Genre par exemple, cet été, on est parti en vacances. J'ai pris une villa pour toute la famille. Dans la villa, il y avait 10 chambres. C'était n'importe quoi. J'ai dit à tout le monde. venez, on se rassemble tous ensemble. Donc tout le monde a pris sa petite semaine de vacances à ce moment-là. Et on est resté trop cool.
"Chaque sortie, ça se prépare"
Canelle Sab : Donc toi tu as une vie ultra privilégiée. C’est quoi que tu préfères le plus avec la célébrité et ce que tu détestes le plus ?
Michou : Je pense que ce que je préfère... Tu vas voir, c'est contradictoire ce que je vais dire. Mais je pense que ce que je préfère, c'est le contact avec les gens. Je trouve que j'ai une chance de fou. Surtout que de base, moi je suis un peu introvertie, je suis un peu timide. Et justement, YouTube, ça m'a aidé à m'ouvrir aux gens, parce qu'en fait, je n’ai pas le choix. Je vais dans la rue, puis il y a des gens qui vont me reconnaître, qui vont me demander une photo, et donc je suis obligé d'être un peu avenant envers eux. Mais du coup, YouTube, ça m'a aidé avec ça. Et le contact avec les gens aussi, dans le sens où, je vais dans le Sud, j'ai une galère. Il y aura quelqu'un pour m'aider parce que j'ai la chance d'être connu et du coup on va me voir au bord de la route il y a un mec qui va me reconnaître et forcément il va s'arrêter et va dire qu'est ce qui t'arrive et s'il peut m'aider comme il me connaît et qu'il y a une relation de confiance qui s'installe direct comme si on se connaissait déjà direct s'il peut m'aider il va m'aider et en vrai c'est une chance de malade. Et en même temps je trouve que le truc le plus dur à gérer avec le fait d'être connu c'est le fait de ne pas pouvoir sortir et faire ce que tu veux. Chaque sortie, tu dois quand même faire attention à ce que tu vas faire, dans le sens où ça se prépare. Je ne peux pas aller faire mes courses à l'arrache. En vrai, je le fais. Je ne m'interdis pas de le faire. Au contraire, je suis en mode “vas-y, j'ai envie de sortir, je vais sortir”. Mais tout de suite, c'est compliqué.
Cannelle Sab : Quand tu dis « ça se prépare » ?
Michou : Typiquement, je sais que si je veux aller à un parc d'attractions ou aller faire un bowling avec mes frères, on est obligé d'aller à des heures précises où il y a moins de monde ou alors d'y aller encadré. Par exemple, je suis allé au parc Astérix pour Halloween. Du coup, il faut prévenir le parc Astérix. Puis il y avait quand même deux gars de sécu qui étaient là au cas où. Mais au final, les gens me reconnaissaient et puis ils me suivaient sur tout le parc.Donc, t'es obligé de faire un peu attention.
Canelle Sab : Est-ce que ça te rend parano ?
Michou : Depuis peu, un petit peu, dans le sens où ça fait pas longtemps, où depuis ma séparation, toutes les histoires qu'il y a eu, il y a un peu ce truc où ça rentre dans la sphère du privé. Et du coup, là, c'est plus compliqué à gérer. Et il y a un peu ce côté parano parce que je commençais à être angoissé de sortir. Même si je ne fais rien de bizarre ou rien de grave, j'avais l'impression que si je sortais, on allait me filmer à mon insu, puis que ça n'allait pas être cool, et puis qu'on allait dire des trucs pas bien sur moi. Et j'avais la flemme de ça, donc je commençais un peu à m'enfermer ou sortir vraiment capuché, tête baissée et puis je voulais voir personne.
Canelle Sab : T’as déjà vu des paparazzi te prendre en photo ?
Michou : En fait, il y a vite fait une histoire de ça, un moment de paparazzi. Moi, je ne les ai pas vraiment vus parce que je n'y croyais pas. C'était à l'époque de Danse avec les Stars, où là, il y avait des rumeurs avec Elsa. Et moi les paparazzis pour moi c'est tiré par les cheveux, il n'y a pas un mec qui va me suivre. En plus je me dis, je ne suis personne, je suis un jeune, je fais ma vie comme tout le monde. Il n'y a pas un gars se cacher pour prendre en photo. Et il y a un soir où on rentrait d'un prime, et elle rentre et elle vient chez moi. Il y avait mon agent qui était là, qui nous avait accompagnés. Et à un moment il s'est retourné et il a commencé à gueuler sur quelqu'un qu'il avait vu nous prendre en photo en mode paparazzi. Moi j’y croyais pas. Au final je crois qu'il y avait des photos qui étaient sortis sur Voici trois jours plus tard.
Canelle Sab : Et toi tu vis ça comment ?
Michou : En vrai à ce moment là, je pense que je ne réalise même pas forcément, je suis en mode wow. Je me dis, ça me tombe dessus, je me dis, “ah ok, je suis rentré dans cette sphère-là, je vais devoir commencer à faire attention à tout ça, c'est vraiment étrange”. Mais là, aujourd'hui, c'est encore pire, je trouve, parce que les paparazzi, des fois, c'est des abonnés. Même un abonné, qui va me filmer et me mettre sur TikTok, bah, ça paraît rien, mais tu sais, des fois, TikTok, tu peux pas t'attendre à ce que les gens vont dire sur toi. Comme c'est un peu hors contexte ou j'en sais rien, je sais pas, imagine je vais à un festival, j'écoute des musiques, je vais à un bar dans le festival, je prends deux bières, on me filme, juste à ce moment et ça finit sur TikTok, les gens vont dire “Ah il est sérieux, machin…” alors que je suis juste en train de faire ma vie, tu vois. Donc... ouais c'est un peu étrange.
La médiatisation de sa séparation
Canelle Sab : Bon, comme tu l’as évoqué, parlons de ta séparation. Ton couple et ta rupture étaient très médiatisés. Est-ce que tu te dis que tu ne veux plus partager tes relations privées ?
Michou : Ouais, c'est ce que j'avais dit aussi au moment d'annoncer la séparation. Quand on a annoncé avec Elsa qu'on était ensemble, pour moi c'était logique de le faire parce que j'avais l'habitude de tout partager et je faisais des stories de toute ma vie. Donc c’était impossible à cacher, valait mieux que j'en parle. Le truc c'est que je l'ai peut-être trop exposé. Et je sais que si demain j'ai une relation avec quelqu'un je pense que j'en parlerai même pas. Et même si imaginons sa fuite ou il y a des vidéos, je n’en parlerai pas quoi qu'il arrive parce que ce sera pas officiel. Alors qu’avec Elsa à l'époque, les gens commençaient un peu à prendre partie dans notre relation parce qu'ils se disaient, “ah, il nous en a parlé, on connaît Elsa, on le connaît donc on va prendre partie dans la relation”.
Canelle Sab : Mais il y a aussi eu du harcèlement autour de cette relation, notamment envers Elsa. Comment t’as géré ça ?
Michou : En fait, c'est hyper compliqué à gérer parce que moi j'ai l'impression que plus on va parler d'un sujet, plus tu donnes le bâton pour te faire battre. À l'époque, justement, Elsa a quand même subi un gros harcèlement. En vrai, c'est n'importe quoi parce que c'est notre relation à nous. Par exemple, qu'on a dû annoncer la séparation, c'est fou, on a dû vraiment se préparer et se dire “là on va annoncer la séparation, on sait que ça va être le bordel”, c'est horrible parce que déjà tu vis une séparation, c'est déjà dur et en même temps il y a un deuxième round, maintenant il va falloir rendre des comptes aux gens, on va se faire insulter pour rien parce que juste on se sépare. Ça prend des proportions qui sont dures à gérer et pour le coup moi je me suis toujours dit si j'en parle trop, on va trop remuer le couteau dans la plaie et au final je redonne de l'intérêt à cette histoire et du coup les gens vont parler de cette histoire et ça va jamais s'arrêter. Donc après l'annonce de la séparation, j'ai préféré faire un peu table rase et me dire qu'on sait que ça va être dur et que ça va être une mauvaise période, mais on va devoir y passer.
Canelle Sab : Tu te rends compte de l’impact que tu as en étant une personnalité publique ?
Michou : En vrai, je m'en rends compte quand même que j'ai un minimum de responsabilités. Donc je fais attention. Après, je pense que dans tous les cas, je ne suis pas quelqu'un de problématique. Donc ça va, c'est cool. Mais je sais que j'ai cette part de responsabilité. Et encore plus aujourd'hui, quand je vois dans ma famille, il y a des petits aussi dans ma famille, des neveux, des nièces, qui sont à fond derrière les écrans et qui recopient ce qu'ils voient à la télé. Donc, je me dis que si mes neveux nièces sont comme ça, il faut que je sois exemplaire parce que peut-être les neveux, nièces, les petits frères des autres, ils vont potentiellement regarder mes vidéos et je ne veux pas qu'ils regardent n'importe quoi non plus. Donc, j'essaye de faire attention, que ce soit dans les prises de parole, dans les projets, dans les marques aussi qui vont m'accompagner. Après, j'essaye aussi de faire un peu un trait dessus, pour ne pas non plus avoir trop peur. Parce qu'en vrai, 10 millions de personnes qui te suivent et potentiellement qui vont prendre exemple sur toi ou s'inspirer, bah, ça fait peur. Donc je préfère un peu me le cacher, je sais que c'est là, je fais attention, mais j'y pense pas trop.
Santé mentale
Canelle Sab : Et pour ta santé mentale, tu t’es déjà dit « je vais consulter un psy » ?
Michou : Bah ça m'a déjà traversé l'esprit. Après, j'ai juste jamais franchi le pas, jamais fait les démarches. Je pense que je suis pas contre, un jour, avoir un psychologue qui me suit et tout. Mais, après, j'en ai pas ressenti le besoin non plus, jusqu'à maintenant. Je sais que ça pourrait être une bonne chose je pense, mais je me suis jamais dit, que j'en ai besoin.
Canelle Sab : Est-ce que t’as déjà eu envie de tout arrêter ?
Michou : Ouais ça arrive. Déjà au début ça arrivait dans les moments où t'en peux plus parce que tu charbonnes et puis et puis bah les débuts sur YouTube forcément c'est compliqué, ça prend pas d'un coup, genre tu n’as pas 100 000 abonnés d'un coup. Quand tu as plein d'histoiresn plein de trucs et des fois tu sais plus gérer. Et à ce moment-là, tu vois des fois tu réfléchis, tu te dis... C'est quand même pas facile cette vie tout le temps exposé etc. Après je me suis déjà dit “est-ce qu'il n'y a pas un autre truc à découvrir en dehors de YouTube” parce que je kiffe trop ce que je fais et en même temps je parle avec plein de gens de mon âge qui à et à chaque fois, je trouve qu'ils sont hyper enrichissants. C'est par exemple des gens que je croise au Canada et en fait ils m'ont dit ouais mais là je vis un an au Canada, je suis en coloc avec des anglais donc comme ça j'apprends l'anglais. Puis il y a deux ans j'étais parti en Australie… je sais pas ils ont eu un travail en Australie. Puis tu te dis le mec il a eu douze vies et je trouve que c'est ultra enrichissant et au fond de moi je me dis est-ce que je loupe pas un truc ? Tu vois, avec YouTube, je sais que du coup, je passe mon temps à être tout le temps connecté. Et en vrai, est-ce que je loupe pas un truc à plus m'ouvrir à du voyage, à, je sais pas, un moment, trouver un autre projet vraiment qui n'a rien à voir et où je vais mettre YouTube de côté et me dire, vas-y, là, je fais ça pendant un an.
Canelle Sab : Toi t’as pas eu le parcours classique des jeunes d’aller à la fac, etc. Comment tu le vis ?
Michou : Ouais. Après je pense que c'est une chance et en même temps, je me dis que peut-être que je passe à côté de quelque chose. Surtout que j'estime quand même être quelqu'un de simple et même si j'ai de l'argent et que je peux faire plein de trucs, les moments qui me marquent le plus, c'est des moments où je vais être posée en terrasse et je vais parler avec des gens. Ou bien j'aimerais bien avoir un projet commun, un projet de groupe, pour avoir un peu ce côté travail d'équipe. J'ai l'impression que dans les gros travaux de groupe, il y a un peu un truc de colonie de vacances, t'es avec des collègues, vous allez partager, échanger, vous allez avoir des galères, vous allez les vivre ensemble, etc. Cet aspect là je l'ai un peu avec Youtube, mais il y a quand même des moments où tu te sens un peu seul. En vrai, je saurais pas décrire pourquoi, et je pense qu'il y a ça aussi dans plein de métiers, mais c'est une réflexion que je me suis toujours faite. Plus je voyage, plus je me fais cette réflexion de “est-ce que YouTube, je kiffe vraiment ?” “Est-ce que, je passe pas à côté d'un truc ?” J'ai 23 ans, peut-être que je passe pas à côté de la vie de jeune, de tenter des projets etc.
Terminal, projeté dans 500 salles de cinéma
Canelle Sab : Et donc aujourd’hui, tu sors ton plus grand projet : Terminal. Tu es avec 16 créateurs de contenu dans un aéroport abandonné et c'est une chasse à l'homme qui dure 48 heures. Il y a Domingo, Raska, Grim, Elidia, Tatiana, InoxTag,... Il va être projeté dans 500 salles de cinéma en France. Puis en Belgique, Suisse, Luxembourg, Espagne, Tunisie et au Maroc. Ça sort le 5 septembre, puis sur ta chaîne YouTube. Raconte-moi.
Michou : Ça fait deux ou trois ans que j’ai envie de faire ce projet. Il y a aussi le côté d'où je viens : je me suis fait connaître avec Fortnite, et Battle Royale. Puis même toute ma génération, on connaît un peu, on est attaché à ce truc de Battle Royale. Ça fait partie des projets que j'ai toujours eu dans ma tête : un Battle Royale entre créateurs, dans la vraie vie où on doit survivre, où on doit trouver à manger, à boire, même la nuit. Ça m'a toujours fait kiffer, et en même temps, j'avais envie de le faire bien, parce que ramener 15 créateurs, faire un truc où on va survivre pendant plusieurs heures, en l'occurrence deux jours, ça demande une énorme production, en fait tu peux pas faire ça quand tu es trop petit, c'est trop compliqué. À force de voir cette évolution sur Youtube, aussi de participer à des tournages comme ça, par exemple avec Célébrity United sur Amazon Prime, tu te dis, ok, il y a une limite qu'on n'a pas encore franchie sur YouTube et j'aimerais bien aller plus loin, creuser. Et c'est ce que j'ai voulu faire avec Terminal. C'était vraiment ce projet que j'ai en tête depuis trois ans. J'ai eu envie de le faire à fond. À un moment où je me suis dit, ok, là c'est possible si on le fait en format série donc vas-y, on va le faire à fond.
Canelle Sab : Dans ce projet, on retrouve Inox. Quelle place il a dans ta vie ?
Michou : Inox, c’est mon frère d’internet. On a fait notre aventure sur internet ensemble. On a eu en même temps notre “explosion” sur internet. On s’est fait connaître à deux. Les gens aiment bien notre duo. On se retrouve à faire plein de choses à deux. Et ce qui est bien dans ma relation avec lui c’est qu’on ressent et on partage les mêmes ressentis sur la notoriété et la visibilité.
Canelle Sab : Et est-ce qu’il y a parfois un peu de compétition entre vous ?
Michou : Oui, forcément, ça arrive. Mais c’est une bonne compétition. Par exemple, si lui il sort des concepts trop bien, je me dis “waow t’es trop fort”. Ça a toujours été super bienveillant. C’est très inspirant mais en même temps ce qu’il fait aujourd’hui je peux pas le faire, et j’ai pas forcément envie de le faire. La seule concurrence, elle se ressent avec les gens, sur internet. Parce que les gens nous comparent. Mais avec Inox il n’y a jamais eu de question de jalousie entre nous.
Canelle Sab : Et dernière question : aujourd’hui, c’est Terminal. Mais est-ce que tu as déjà d’autres envies, d’autres rêves pour YouTube ?
Michou : Oui, ça serait plus du documentaire. Je ne sais pas si c’est faisable, mais je préfère ne pas en parler au cas où ça se complique ou que je ne trouve pas les moyens de le faire.