Au cours de cet échange, capté à l'insu des participants et révélé vendredi par le mensuel L'Incorrect, proche de l'extrême droite, le journaliste Thomas Legrand déclare notamment: "Nous, on fait ce qu'il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi", c'est-à-dire contre elle dans sa course à la mairie de Paris à laquelle elle est candidate pour Les Républicains (LR).
La radio publique France Inter a aussitôt "décidé de suspendre (Thomas Legrand, NDLR) de l'antenne à titre conservatoire", après que Mme Dati a dénoncé "des propos graves et contraires à la déontologie".
"Voir des journalistes du service public assumer de vouloir 'faire ce qu’il faut' contre Rachida Dati pour faire gagner la gauche à Paris dans une collusion totale avec le PS est révoltant", s'est indigné LR sur X.
"Vidéo consternante"
Les principaux opposants au gouvernement ont également accablé les protagonistes, dont la discussion portait plus largement sur la situation politique, en particulier de la gauche. "Vidéo consternante" dans laquelle "deux journalistes essentiels de l'officialité PS complotent pour valoriser un axe de Ruffin à Canfin+ et Glucksmann", a écrit Jean-Luc Mélenchon.
Dans la foulée, la députée LFI Danièle Obono a pointé "un parti pris politique en contradiction avec la supposée neutralité" des deux journalistes, son collègue Thomas Portes estimant même qu'il "peuvent enfin assumer officiellement leur rôle de porte-parole du Parti socialiste".
"Pas des journalistes mais des militants", a tranché le vice-président du RN Sébastien Chenu, tandis que son homologue Louis Aliot y voit la preuve de "l'infiltration de l’appareil d’État par l'extrême gauche et ses collabos de socialistes à des fins purement partisanes".
Proche des fondateurs de L'Incorect, Marion Maréchal avait la veille fustigé "l'existence d'une véritable mafia politique entre FranceTV et le Parti socialiste".
Pas en reste, son ancien allié Eric Zemmour a qualifié l'audiovisuel public d'"outil de propagande au service de la gauche", demandant qu'il soit privatisé.
Sollicités par l'AFP, le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, et le président du conseil national du parti, Luc Broussy, présents au dîner avec Thomas Legrand et Patrick Cohen, n'ont pas souhaité réagir.