Des dizaines de milliers de manifestants contre l'extrême droite à Berlin

Crédit : Michalis Palis / Adobe stock
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Berlin pour refuser que l'extrême droite gouverne, alors que le vice-président américain vient au contraire de lancer un appel très controversé aux partis allemands à s'engager dans cette voie.
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Avec environ 30.000 participants selon la police et 38.000 selon les organisateurs, la mobilisation contre le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), à une semaine seulement des élections législatives dans le pays, tend à s’essouffler. 


Une manifestation similaire le 8 février à Munich avait rassemblé 250.000 personnes, et une autre le 2 février dans la capitale allemande avait attiré entre 160.000 et 250.000 participants.

"Main dans la main, Nous sommes le mur pare-feu"


Le mot d'ordre du rassemblement de dimanche à Berlin était "Main dans la main, Nous sommes le mur pare-feu". 


Une référence au "cordon sanitaire" que maintiennent les partis traditionnels en Allemagne depuis la Deuxième guerre mondiale pour refuser toute coopération au plan national avec les mouvements d'extrême droite. Même si les conservateurs ont récemment brisé ce tabou en amorçant un rapprochement au Parlement avec l'AfD.


Vendredi, dans un discours en forme de diatribe contre l'Europe à la Conférence sur la Sécurité de Munich, le vice-président américain JD Vance, avait spécifiquement demandé aux partis politique allemands, et à la droite classique en particulier, de ne plus ostraciser l'extrême droite.


"Il n'y a pas de place pour des pare-feux", avait-il lancé, s'attirant les foudres du gouvernement allemand.

Beaucoup de manifestants inquiets


A Berlin, beaucoup de manifestants se sont inquiétés à l'idée de voir le parti AfD devenir le deuxième d'Allemagne à l'issue des législatives du 23 février, alors que les derniers sondages lui prédisent 20 à 21% des voix, derrière l'opposition conservatrice créditée de 30 à 32%.


Robert Porth, 32 ans, commercial à la compagnie allemande des chemins de fer se dit "vraiment effrayé par les évolutions politiques actuelles en Allemagne". 


"Je ne veux pas avoir à me reprocher plus tard d'être resté assis sur le canapé à ne rien faire alors que je le pouvais encore", a-t-il dit à l'AFP.


Hannelore Reiner, une retraitée de 71 ans, dit voir "beaucoup de parallèles avec 1933, avant la guerre, lorsque le fascisme d'Hitler est arrivé au pouvoir". "Beaucoup de choses me rappellent cette époque. Les discussions d'alors, l'exclusion, l'antisémitisme. Et j'ai peur que l'histoire se répète", confie-t-elle.

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