Incarcéré au centre pénitentiaire de Rennes-Vézin, ce détenu de 37 ans participait le 14 novembre à une sortie au planétarium avec d'autres prisonniers quand il a échappé à la vigilance des personnes chargées de les encadrer. Condamné depuis décembre 2024 pour "divers faits de vols", il devait être incarcéré "jusqu'en mars 2027", selon le parquet.
Dans un communiqué commun, le SNDP-CFDT, FO-Direction et la CNDPIP ont accusé le ministre de ne reculer "devant rien pour entretenir son image de fermeté et de réactivité" et dénoncé une décision "prise dans l'urgence pour permettre au ministre d'afficher une réponse rapide et ferme dans les médias".
Ils reprochent également à Gérald Darmanin "de consacrer tous les moyens d'un État endetté" aux quartiers de lutte contre la criminalité pour les narcotrafiquants les plus dangereux, qu'il a créés, "quand la grande majorité des services sont exsangues."
"Un véritable plan d'urgence"
"Pendant que le garde des Sceaux parade dans des structures surdotées, les autres services agonisent", écrivent-ils encore, réclamant "un véritable plan d'urgence pour lutter contre la surpopulation et combler les vacances de postes sans poudre aux yeux ni stratégie de communication".
Le directeur d'établissement pénitentiaire a commis "une faute", même s'il "ne mérite pas de sortir de la fonction publique", avait expliqué à la presse le 21 novembre Gérald Darmanin. "Il ne peut pas rester en responsabilité" après cette évasion.
Au Sénat, il a toutefois expliqué mercredi avoir demandé "une inspection en dix jours" après avoir "entendu de la part des organisations syndicales qu'il y avait peut-être d'autres responsabilités dans cette décision".
Dans leur communiqué commun, les trois organisations professionnelles, qui comptent appeler leurs collègues à se "rassembler prochainement", ont relevé que l'autorisation de sortie pour la visite au planétarium n'était pas du ressort de leur collègue mais était "une décision d'un magistrat, prise après recueil de l'avis de plusieurs professionnels pénitentiaires et du parquet, tous spécialistes de l'exécution des peines et de la prévention de la récidive"
De son côté, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) a fustigé "l'absurde croisade du ministre contre les permissions de sortir" qui "vient s'ajouter à la longue liste des attaques violentes et illégitimes contre l'institution judiciaire". "Loin d'être une récompense, les permissions de sortir ont notamment pour finalité de prévenir la récidive en favorisant l'insertion", selon le syndicat.








