Invité de France Inter ce lundi 24 novembre, Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et candidat à la mairie de Paris, a décidé de prendre la parole sur les violences sexuelles dont il a été victime lors de son enfance afin alerter sur le phénomène.
S'exprimant en tant que "citoyen, père de trois enfants et ancien enfant", Emmanuel Grégoire a expliqué porter une "plaie intérieure depuis très longtemps, une plaie silencieuse comme, sans doute, des millions de Français. Et j'ai décidé de lever ce silence".
"Des faits insoutenables"
La parole du député arrive dans un contexte particulier : "me sont remontés ces dernières semaines des faits insoutenables dans des écoles, à Paris et ailleurs", qui l'ont renvoyé à sa propre histoire. Lorsqu'il était en CM1, Emmanuel Grégoire a subi des violences sexuelles pendant plusieurs mois mais n'a pas "trouvé la force", "les moyens ou les mots", à l'époque, pour "dire cette douleur et cette souffrance."
"Je porte cette cicatrice comme beaucoup de personnes qui ont gardé le silence, et je me dis que si je gardais le silence, cela n'aurait servi à rien", raconte le député.
"Faire en sorte que ça n'arrive plus"
"Je crois que l'un des grands enjeux que nous avons comme parents, comme pouvoirs publics, comme acteurs dans la société en général, c'est de tendre la main à nos enfants et de tout faire pour que notre espace de vie commune, notre société, soit un lieu de protection, de respect et d'éducation", a-t-il également affirmé.
Si les faits sont trop anciens pour qu'il puisse engager des poursuites judiciaires, il explique avoir décidé d'en faire un combat central de son engagement. "Je l'ai fait plutôt de façon silencieuse jusqu'à présent, mais aujourd'hui l'actualité très pesante que l'on observe m'invite à parler très librement, très sincèrement, en espérant d'ailleurs contribuer à libérer la parole d'un certain nombre d'enfants. Pour faire en sorte que ça n'arrive plus".
Il s'est également dit favorable à la suspension immédiate de tout acteur du périscolaire qui serait suspecté d'avoir commis de telles violences sur des enfants, alors que seize animateurs parisiens ont été suspendus en 2025 pour des faits à caractère sexuels.
La ville de Paris a annoncé un plan de lutte, avec la création d'un poste de défenseur des enfants rattaché à la maire.
