En Espagne, où plusieurs dizaines d'incendies, d'importance diverse, ont été dénombrés, un homme est mort dans la nuit dans un incendie qui avait éclaté lundi soir à Tres Cantos, une locatité située à 25 km au nord de Madrid, et qui a détruit plus d'un millier d'hectares. L'homme avait été brûlé sur plus de 90% du corps.
"Nous sommes en risque extrême pour les incendies de forêt", a commenté le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez sur le réseau X.
Plusieurs milliers de personnes ont été contraintes de passer la nuit hors de chez elles, leur évacuation se faisant parfois dans l'urgence.
En France, 14 départements du sud-ouest et du centre-est sont en vigilance rouge canicule. "C'est étouffant, il n'y a pas d'air, que du béton", constate Andréa, 21 ans, qui démarche les piétons pour le compte d'une association à Lyon (centre-est).
"Fait déjà trop chaud", se plaint Alain Bichot, 34 ans, attablé de bon matin en terrasse à Dijon (centre-est). "Je préfère encore aller au bureau. Au moins, il y a la clim'", ajoute-t-il.
"Pas surprenante"
"La vague de chaleur affectant actuellement la France, l'Espagne et les pays des Balkans n'est pas surprenante", a expliqué à l'AFP par écrit Akshays Deoras, expert en météorologie à l'université britannique de Reading.
"Elle est conduite par un dôme de chaleur qui persiste au-dessus de l'Europe. En raison du changement climatique, nous vivons maintenant dans un monde sensiblement plus chaud, et cette réalité accroît à la fois la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur", a-t-il poursuivi.
La sécheresse est la réalité pour plus de la moitié de l'Europe, principalement pour le pourtour méditerranéen, depuis plusieurs mois, une situation qui constitue un terrain propice pour les incendies.
Signe alarmant d'un phénomène qui menace toute l'Europe, l'Agence britannique pour l'Environnement a indiqué mardi que la pénurie d'eau en Angleterre était désormais classée "d'importance nationale". Les six premiers mois de l'année ont été les plus secs depuis 1976, année qui avait été marquée par une très forte sécheresse en Europe.
Dans le sud de l'Espagne, un drame a été évité lundi soir lorsque le feu a repris près de Tarifa, en Andalousie, une zone très prisée des touristes déjà frappée la semaine dernière.
"Temps record"
"Nous avons vécu des moments de danger extrême, parce que les flammes arrivaient à l'entrée des urbanisations", a expliqué le conseiller à l'Intérieur du gouvernement régional andalou, Antonio Sanz, qui a ajouté que les évacuations s'étaient opérées "dans un temps record".
Un agent de la Garde civile (équivalent de la Gendarmerie) participant aux opérations d'évacuation a été blessé lorsqu'il a été renversé par une voiture.
Mardi matin, sur quelque 2 000 personnes évacuées dans cette province de Cadix, plusieurs centaines ont reçu l'autorisation de rentrer chez elles.
De la même manière, quelque 600 résidents de plusieurs villages évacués en raison de l'incendie qui a ravagé le site naturel de Las Médulas (classé par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'Humanité), dans la région de Castille-et-Léon (nord-ouest de Madrid), ont pu rentrer chez elles mardi matin, mais plusieurs incendies restaient actifs dans la même région près de Zamora.
Au Portugal voisin, trois incendies continuaient de faire rage, le plus préoccupant étant celui de Trancoso 'centre), qui a débuté samedi et mobilisait 700 pompiers et quatre moyens aériens.
Les autorités redoutent une journée très difficile en raison de températures pouvant atteindre 44°C dans le sud.
Incendie sur les flancs du Vésuve
L'Italie n'est pas épargnée, avec 11 villes placées en alerte rouge en raison de la canicule, dont pratiquement toues les plus grands villes du pays (Rome, Milan, Turin...).
Dans ce panorama sombre, les progrès réalisés contre un incendie ravageant depuis samedi une vaste zone du parc national du Vésuve, le volcan dominant le golfe de Naples, constituait la seule bonne nouvelle.
Au sud-est du continent, les Balkans sont également en première ligne, qu'il s'agisse de l'Albanie, où 14 foyers sont encore actifs lundi, du Montenegro ou de la Croatie. Le Kosovo a connu en juillet son jour le plus chaud jamais enregistré avec une température de 42,4°C.