En Roumanie, qui sont les quatre principaux aspirants à la présidentielle ?

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Onze candidats sont en lice pour la présidentielle dimanche en Roumanie, après l'annulation du précédent scrutin marqué par des suspicions d'ingérence russe et l'exclusion du candidat arrivé en tête Calin Georgescu.
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La Roumanie a commencé à voter dimanche à 07H00 locales (04H00 GMT) pour le premier tour d'une présidentielle sous haute surveillance, après l'annulation choc du scrutin de novembre marqué par des suspicions d'ingérence russe.

Son vainqueur Calin Georgescu ayant entretemps été exclu de la course, c'est un autre candidat d'extrême droite, George Simion, qui fait figure de favori du vote, avant un probable deuxième tour le 18 mai.

Parmi les quatre favoris, seul George Simion, chef de file de l'extrême droite, avait concouru en novembre. Il est désormais bien parti pour accéder au second tour le 18 mai, que les experts prédisent très serré.

George Simion, le remplaçant d'extrême droite

Le patron du parti nationaliste AUR, âgé de 38 ans, s'était fait voler la vedette le 24 novembre par l'inattendu Georgescu, recueillant moins de 14% des voix.

Un score qu'il pourrait doubler, grâce au report partiel de votes qui s'étaient portés sur son ex-rival.

Les sondages créditent cet admirateur du président américain Donald Trump, qui a assisté à son investiture en janvier, de la première place dimanche.

Simion se réclame du soutien de Georgescu, qui ne l'a cependant pas officiellement adoubé.

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Il fait l'objet d'une enquête du parquet pour incitation à la violence après avoir dit vouloir "écorcher vifs sur la place publique" les responsables du "coup d'Etat" ayant évincé Georgescu.

S'il a qualifié le président russe Vladimir Poutine de "criminel de guerre", ce détracteur des "absurdes politiques de l'UE" veut réduire l'aide aux réfugiés ukrainiens et s'oppose à tout soutien militaire.

Nicusor Dan, le réformateur pro-européen

A 55 ans, le maire de Bucarest a décidé après "le choc" de novembre de se lancer dans l'arène en espérant pouvoir incarner le renouveau pro-européen. 

Réélu en 2024 à la tête de la capitale, ce diplômé en mathématiques de la Sorbonne estime que l'ascension de l'extrême droite est en grande partie due au rejet d'une classe politique "corrompue" et "arrogante", au pouvoir depuis la fin du communisme.

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"Une Roumanie honnête": avec ce slogan, Nicusor Dan, ancien militant contre le développement urbain illégal, se veut l'homme du "changement" sauf dans le soutien à l'Ukraine et l'engagement atlantiste, voyant l'Otan comme le "meilleur bouclier" face à la Russie.

Ce réformateur ne prend en revanche pas position sur les sujets LGBT+, dans un contexte hostile en Europe centrale et orientale.

Crin Antonescu, la continuité

Représentant du "statu quo" pour ses adversaires, cet ex-professeur d'histoire de 65 ans est le candidat unique des partis au pouvoir, à l'image ternie par des années de gouvernance.

La social-démocratie du Premier ministre Marcel Ciolacu, la famille libérale de l'ex-président Klaus Iohannis et le parti de la minorité hongroise espèrent sa qualification au second tour.

Crin Antonescu peut miser sur son expérience politique: il fut chef d'Etat par intérim, président du Sénat, ministre... 

Déjà candidat à la présidentielle de 2009, il avait recueilli 20% des voix. Il s'est tenu à l'écart de la politique ces dernières années, une inactivité qui lui vaut les moqueries de ses rivaux, avant d'être appelé à la rescousse. 

Même s'il dit abhorrer la "démagogie" et le "populisme", il a indigné récemment en affirmant qu'il "exécuterait dans les stades comme en Chine les trafiquants de drogue", une "sortie malheureuse" qu'il a ensuite regrettée. 

Il est aussi sur la sellette pour des propos jugés sexistes tenus lors d'un débat.

Victor Ponta, le caméléon

Après avoir été chassé du pouvoir en 2015 par de grandes manifestations contre la corruption, conséquence de la mort de 64 jeunes dans l'incendie d'une discothèque, cet ancien Premier ministre social-démocrate de 52 ans assure avoir changé. 

Battu en 2014 à la présidentielle, il retente sa chance avec un discours aux accents populistes et la devise "la Roumanie d'abord".

Désormais partenaire de golf du locataire de la Maison blanche, il s'est affiché ces derniers jours aux côtés de Donald Trump Jr., fils aîné du président américain, en tournée en Europe orientale.

Volontiers "caméléon politique" selon les analystes et désormais sans étiquette, Victor Ponta - qui aime jurer sur la Bible pour appuyer la véracité de ses propos - ferait bien de Calin Georgescu son Premier ministre, le jugeant victime d'une cabale judiciaire. 

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