Face à lui, les renseignements affirment ne pouvoir, pour des raisons de sécurité, ni confirmer ni infirmer l'identité de leurs informateurs.
Pour Ahmed Samsam, une reconnaissance permettrait, peut-être, de demander une révision de son procès.
"Une décision positive de la Cour suprême lui permettrait, entre autres, de demander un nouveau procès dans l'affaire pénale qui a été jugée en Espagne, dans laquelle il a été condamné à huit ans de prison", pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), a expliqué son avocat René Offersen, à l'AFP.
En 2018, le tribunal de Madrid avait jugé qu'il avait rejoint l'EI lors de séjours en Syrie en 2013 et 2014. Condamné à huit ans de prison, il avait commencé à purger sa peine en Espagne avant d'être transféré au Danemark pour être plus près de sa famille.
Il dément fermement toute activité terroriste, assurant avoir travaillé en Syrie pour les services secrets (PET) puis le renseignement militaire (FE) danois, qu'il informait sur les combattants jihadistes étrangers.
Ses dires avaient été étayés par plusieurs témoignages et des enquêtes journalistiques présentés devant la justice danoise lors du procès en première instance, censé établir s'il appartenait ou non aux services de renseignement.
"Secret de polichinelle"
"Pour moi, il n'y aurait pas de complications majeures pour les services de renseignement si la Cour suprême statuait en faveur d'Ahmed Samsam", a assuré son conseil.
"Cela signifierait simplement que les services de renseignement devraient confirmer qu'Ahmed Samsam était un agent, ce que tout le monde sait déjà", a-t-il ajouté.
Pour Frederik Waage, professeur de droit à l'Université du Danemark du Sud, une telle reconnaissance risque de faire "sensation".
"Cela interférerait avec les opérations des agences de renseignement danoises d'une manière jamais vue auparavant dans le droit danois", a-t-il dit à l'AFP, rappelant l'importance de l'anonymat des sources revendiquée par ces services, qui ont souligné les risques encourus si la cour ne respecte pas ce principe.
Ces arguments sont toutefois "affaiblis par le fait que c'est depuis longtemps un secret de polichinelle que Samsam était agent", avance M. Waage.
Libéré fin 2023, Ahmed Samsam traîne derrière lui un épais casier judiciaire, lundi la cour d'appel de Copenhague a confirmé une peine de trois mois d'emprisonnement à son encontre pour violences sur un agent de la force publique.