Attaque au couteau dans un lycée d'Antibes : ce que l'on sait

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Un ancien élève, déjà soupçonné en 2024 d'apologie de crimes, a blessé mercredi un élève et une professeure dans une attaque au couteau dans un lycée horticole d'Antibes (Alpes-Maritimes).
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Le suspect, âgé de 18 ans, a été interpellé. 

Il a d'abord blessé un élève de 16 ans, puis dans la salle des professeurs porté trois coups de couteau à une enseignante de 52 ans. Ils ont été hospitalisés mais leurs jours ne sont pas en danger, a précisé le parquet dans un communiqué.

En ce mercredi après-midi, il n'y avait pas de cours et seuls les élèves internes étaient présents. "On était au CDI (...) et on entend un cri bizarre", a raconté Lenny, un élève de 15 ans, à l'AFPTV devant ce lycée horticole. Une amie sortie téléphoner a vu "un homme" avec un couteau et une enseignante à terre, et le groupe s'est enfermé dans le CDI.

Le proviseur a calmé le suspect

"Il y avait plein d'élèves qui étaient dehors. On a de la chance d'avoir un lycée qui fait neuf hectares, donc il y a des cachettes", a-t-il ajouté. Une fois déconfinés, ils ont pris leurs valises et sont rentrés chez eux.

Selon le communiqué du procureur Eric Camous, le proviseur est parvenu à calmer le suspect.

Interpellé par un équipage de la police nationale, le jeune homme a été placé en garde à vue pour introduction armée dans un établissement scolaire et tentative d'assassinat. 

Il était armé d'un couteau de cuisine et les enquêteurs ont retrouvé dans la cour un sac à dos avec un second couteau.

Son casier judiciaire est vierge, mais il avait été incarcéré lorsqu'il était encore mineur dans le cadre d'une information judiciaire pour apologie de crimes, a ajouté le procureur dans son communiqué.

Et cette procédure, toujours en cours, met en lumière "une dimension psychiatrique" chez ce jeune, selon le magistrat. 

En avril 2024, le parquet de Grasse avait annoncé l'incarcération d'un adolescent de 16 ans habitant Antibes, de nationalité turque et présentant des troubles psychiatriques, qui aurait nourri un projet de tuerie de masse sans connotation religieuse. D'abord hospitalisé d'office, cet adolescent avait été mis en examen pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime et apologie de crime. 

Le procureur n'a cependant pas confirmé à ce stade s'il s'agissait bien de la même personne.

"Choqués"

Le lycée Vert d'Azur compte 450 élèves de la 3e aux classes préparatoires, pour des formations en filières professionnelles, générales ou technologiques autour des métiers du végétal (aménagement paysager, alimentation, environnement...).

L'exploitation agricole de l'établissement faisant de la vente directe, il n'y avait jusqu'à présent pas de restrictions d'accès.

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur avait cependant lancé une opération de sécurisation pour 700.000 euros, qui prévoyait d'ici à décembre un rehaussement des clôtures et l'installation de tourniquets avec lecteurs de badges.

"Dans nos lycées, on doit apprendre, s'épanouir, préparer son avenir. Comment peut-on commettre un acte aussi inacceptable ? Rien ne justifie, jamais, une telle violence !", a réagi le président de la région, Renaud Muselier (Renaissance).

La ministre démissionnaire de l'Agriculture, Annie Genevard, dont dépend l'établissement, était attendue sur place en début de soirée, après avoir dénoncé sur X une attaque "sauvage".

"Nous sommes choqués qu'une nouvelle fois, une collègue, un élève, soient grièvement blessés à coup de couteau", a déclaré à l'AFP Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la CFDT Education.

Une cellule d'urgence médico-psychologique a été mise en place au lycée pour accompagner les personnes les plus choquées.

A travers le pays, plusieurs collèges ou lycées ont été touchés ces derniers mois par des attaques au couteau.

La semaine dernière, un enseignant a été légèrement blessé par un collègue dans la salle des professeurs d'un lycée de Martigues (Bouches-du-Rhône).

En juin, un collégien de 14 ans avait tué une surveillante, également à coups de couteau, à Nogent (Haute-Marne). Et en avril, un lycéen a tué une adolescente de 15 ans et blessé trois autres personnes dans un lycée de Nantes.

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