Corse : nouvel incendie volontaire d'un bateau de promenade en mer

Crédit : Getty Images
Le bateau de promenade en mer d'un exploitant déjà touché à deux reprises par des faits similaires a été incendié dans la nuit de jeudi à vendredi à Saint-Florent (Haute-Corse), ont indiqué les pompiers et le procureur de Bastia.
À voir également sur Brut

Le feu du "Saleccia" s'est déclenché à 00h25 et a été maîtrisé à 01h30 sans propagation à d'autres bateaux et sans pollution maritime, ont indiqué les pompiers.

"Je vous confirme que ce nouvel incendie affecte une personne déjà victime de plusieurs sinistres analogues", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Bastia Jean-Philippe Navarre, précisant que "les premières constatations semblent témoigner d’une origine volontaire".

Une enquête est ouverte "des chefs d’association de malfaiteurs et de destruction par un moyen dangereux" et confiée aux services de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute-Corse.

Ce bateau appartient au propriétaire du "Popeye", un bateau de promenade faisant figure d'institution qui avait été détruit par un incendie criminel fin avril.

Ce même propriétaire avait eu deux embarcations détruites à 100% fin juin alors qu'elles se trouvaient dans le chantier naval du port de Saint-Florent.

"attentats crapuleux" contre "le tourisme maritime"

Mi-mai à Ajaccio, c'était un bateau de la compagnie effectuant les traversées dans le golfe d'Ajaccio qui avait été incendié.

Le 20 mai, le collectif antimafia "Maffia no, a vita ié" (Non à la mafia, oui à la vie) avait dénoncé ces "attentats crapuleux" contre "le tourisme maritime", dont "la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise".

Pour un spécialiste de la sécurité dans l'île interrogé début juin par l'AFP sous couvert d'anonymat, depuis des décennies "la batellerie en Corse est attractive pour la criminalité organisée, parce que ça n'est pas très difficile de blanchir dans ce secteur".

Cet expert rappelait l'"hyperconcurrence dans le secteur", qui s'était déjà traduite par des morts et des blessés par balles et de multiples incendies dans les années 1990 et 2000, en particulier dans le secteur de Bonifacio où les sociétés de promenades en mer se menaient une véritable guerre.

A voir aussi