Disparue il y a 40 ans, son meurtrier mime la scène lors d'une reconstitution du crime

Crédit : pexels
Près de 40 ans après la disparition d'une jeune femme en Isère, son meurtrier, confondu en 2022 seulement, a mimé jeudi les coups portés lors d'une reconstitution du crime, a indiqué l'avocat des proches de la victime.
À voir également sur Brut

Menée sous la direction de deux juges d'instruction, la reconstitution a débuté à Pontcharra, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Grenoble, où avait disparu Marie-Thérèse Bonfanti le 22 mai 1986, a précisé à l'AFP Me Bernard Boulloud, confirmant une information du Dauphiné Libéré.

Elle s'est terminée au bord d'une route traversant la commune mitoyenne de La Bussière, où Yves Châtain, 60 ans, a expliqué s'être débarrassé de la victime dans un ravin, a-t-il ajouté.

"Yves Chatain s'est prêté, de façon détachée, à mimer les coups qu'il a portés à Mme Bonfanti et la façon dont il l'a transportée", a détaillé le conseil, qui a assisté à la scène avec les deux enfants de la défunte.

"Cela a permis de relever certaines contradictions du mis en cause sur le déroulé des faits (...) On ne saura jamais la vérité", a-t-il regretté, tout en estimant que la reconstitution avait permis à la famille "d'avancer un peu".

Disparue en 1986

Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, avait disparu alors qu'elle distribuait des journaux. Yves Chatain, qui vivait dans le voisinage, avait été soupçonné puis relâché et l'enquête s'était soldée par un non-lieu en novembre 1987.

Le dossier avait rebondi en mai 2022 avec une nouvelle interpellation de ce dernier, qui avait finalement avoué avoir étranglée Mme Bonfanti et caché son cadavre. Six mois après, le crâne de la victime avait été retrouvé à La Bussière d'après les indications de Chatain.  

Mis en examen pour enlèvement, séquestration et meurtre puis écroué, Yves Chatain avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en décembre 2023, en raison de doutes sur la prescription des faits.

“De retour dans deux minutes” : l’énigmatique disparition de Trevaline Evans

Sa défense assure que le délai de prescription - qui était de dix ans pour un meurtre au moment des faits - est écoulé depuis longtemps. Mais pour Me Boulloud, le compte à rebours commence au moment des aveux et non du meurtre puisqu'auparavant la jeune femme était simplement portée disparue.

Le 18 juin, la Cour de cassation doit à nouveau se pencher sur cette question, susceptible d'avoir un impact sur d'autres "cold cases", ces crimes qui restent longtemps voire toujours sans élucidation.

A voir aussi