Français enlevés au Niger en 2010 : Areva sera jugé pour "blessures involontaires"

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Areva est suspecté d'avoir sous-évalué le risque d'attaques de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le site minier. Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français, un Malgache et un Togolais, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés.
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Des juges d'instruction parisiens ont renvoyé en procès pour blessures involontaires le géant du nucléaire Areva (devenu Orano), suspecté d'avoir une part de responsabilité dans l'enlèvement en 2010 de cinq Français par Al-Qaïda près de la mine d'uranium d'Arlit au Niger, a appris l'AFP de sources proches du dossier dimanche.

"Obligation de prudence et de sécurité"

Confirmant une information du journal Le Parisien, ces sources ont indiqué qu'Areva serait prochainement jugé pour "blessures involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et de sécurité imposée par la loi ou le règlement, ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de trois mois".

L'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel date du 26 septembre, selon ces sources.

Areva ne souhaite pas commenter, a indiqué à l'AFP l'avocate du groupe français, Me Marion Lambert-Barret.

Attaques d'Al-Qaïda

"Il est inacceptable de constater que malgré les nombreux avertissements portés à la connaissance d'Areva, rien n'a été sérieusement mis en œuvre pour protéger les salariés sur les sites", a réagi Me Olivier Morice, avocat de l'un des ex-otages, Pierre Legrand, qui avait porté plainte en 2013.

Areva est suspecté d'avoir sous-évalué le risque d'attaques de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contre le site minier et de ne pas avoir instauré des mesures de sécurité adaptées pour l'ensemble des salariés.

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français - Françoise et Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Feret et Thierry Dol -, un Malgache, Jean-Claude Rakotoarilalao, et un Togolais, Alex Awando, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés.

Après cinq mois de captivité, le 25 février 2011, Françoise Larribe, malade, avait été libérée avec les salariés malgache et togolais.

Les quatre derniers otages avaient été délivrés le 29 octobre 2013, après 1 139 jours de détention dans le désert sahélien.

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