Heurts à la Philharmonie : les quatre personnes mises en examen portent plainte à leur tour

Crédit : aurelieweizmann
Les trois hommes et une femme mis en examen après les incidents survenus jeudi lors d'un concert de l'Orchestre philharmonique d'Israël à la Philharmonie de Paris ont à leur tour déposé des plaintes. Ils dénoncent notamment des violences subies pendant leur garde à vue, a annoncé leur avocat Maître Mohamed Jaite mardi 11 novembre.
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D'après ce conseil, ces quatre personnes ont déposé plainte dimanche pour violation du secret de l'enquête, dénonçant les "attaques" les ayant visés pendant leur garde à vue, notamment sur une chaîne de télévision où des détails sur l'identité de trois d'entre eux auraient été dévoilés à l'antenne.

Deux d'entre eux avaient par ailleurs déjà porté plainte samedi, pour des violences, affirmant avoir fait l'objet jeudi pendant le concert "de nombreuses violences par des personnes s'apparentant à des spectateurs", et évoquent "des vidéos où on voit clairement et distinctement des individus commettre des violences" à leur égard.

Le premier, A. M., dit avoir eu "le crâne ouvert", "des contusions", et assure qu'au moins un utilisateur de X s'est félicité de l'avoir "molesté". 

La seconde, M. E., dit avoir "perdu connaissance", "a eu des vertiges" et a été "hospitalisée", et soutient que les violences la visant ont été reconnues par un autre utilisateur de X.

"Un véritable lynchage"

Maître Jaite, qui dit n'avoir reçu aucun retour du parquet de Paris (qui n'a pas répondu dans l'immédiat à l'AFP), affirme que ses deux clients "ont subi un véritable lynchage, alors même qu'ils n'avaient manifesté ni geste ni parole de nature à menacer quiconque".

Pour lui, "les seules violences" jeudi soir à la Philharmonie ont été "à l'encontre de deux de mes clients".

Après les incidents de jeudi soir le juge a été saisi à l'encontre de ces quatre personnes de nombreuses infractions: dégradation du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes, mise en danger d'autrui, détention sans motif légitime et interdit par arrêté préfectoral de produit incendiaire, organisation d'une manifestation sur la voie publique sans déclaration, refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques intégrés dans un fichier de police par personne soupçonnée de délit, violence avec usage ou menace d'une arme.

Jeudi dans la grande salle de la Philharmonie de Paris, où se produisait l'Orchestre philharmonique d'Israël, des spectateurs en possession d'un billet ont tenté d'interrompre le concert, dont deux fois en utilisant des fumigènes.

La Cité de la musique-Philharmonie de Paris, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez ou encore la ministre de la Culture Rachida Dati ont condamné ces incidents.

Dans un communiqué diffusé vendredi, le Collectif Palestine Action France a revendiqué une action "pacifique" pour "empêcher la tenue de ce concert" visant à "détourner l'attention des crimes commis" à Gaza.

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