Tatoueur à Neuilly-sur-Marne jusqu'à son incarcération en juin 2022, Dorian S., déjà condamné en 2018 pour une agression sexuelle sur une cliente mineure, est poursuivi pour des viols et agressions sexuelles entre 2019 et 2021 ainsi qu'un viol conjugal en 2012.
L'affaire avait commencé en juin 2021, quand une jeune femme avait déposé plainte au commissariat du Raincy, accusant Dorian S. de lui avoir imposé une pénétration digitale et d'avoir frotté son sexe contre elle lors d'une séance nocturne de tatouage, un créneau que l'artiste réservait à "des gens spéciaux".
Il profitait de son métier de tatoueur pour violer et agresser sexuellement ses clientes
Mercredi, l'accusé s'est défendu en assurant avoir voulu procurer de la "tendresse" à certaines clientes confrontées à des relations conjugales "toxiques". Pour d'autres, il estime avoir mal interprété de premiers contacts physiques ayant débouché sur un rapport sexuel selon lui consenti.
"Elle m'a caressé le torse, m'a regardé avec des yeux de biche et elle m'a dit 'c'est un mec comme toi qu'il me faudrait' ", a-t-il dit à la barre à propos d'une victime.
"Plus être maître de rien"
"Pourquoi on passe directement d'une main sur le torse à des doigts dans le vagin ?", a réagi l'avocate générale Margot Marques.
"Comment se fait-il qu'il y en a sept qui se retrouvent avec des symptômes de stress post-traumatique, y compris quatre ans après les faits ?", a également demandé la représentante du parquet.
"Je pense que j'aurais totalement dû arrêter de sortir avec des clientes (...), mettre un processus de consentement éclairé", a relevé l'accusé vers la fin de son interrogatoire.
Mais Dorian S. a aussi avoué avoir l'impression de ne "plus être maître de rien" depuis le début de son procès il y a une semaine. "Je n'ai plus de voix", a-t-il lâché.
Il encourt 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi.