Policiers frappés à Reims: le procureur dénonce des violences "extrêmes" et "gratuites"

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Après l'agression de sept policiers en dehors de leur service samedi soir à Reims, le procureur François Schneider a dénoncé mardi une violence "extrême" et "parfaitement gratuite" contre un groupe "qui n'avait rien demandé à personne". 
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Ce sont "des faits d'une gravité assez exceptionnelle. Les images (...) sont d'une violence extrême et surtout parfaitement gratuite. C'est assez inquiétant, ce type de phénomène", a déclaré le procureur lors d'une conférence de presse.

Deux frères au lourd passé judiciaire, dont l'un venait de sortir de prison, ont été mis en examen lundi soir pour "violences aggravées sur personnes dépositaires de l'autorité publique" après l'agression perpétrée en plein centre de Reims.

Alors qu'ils devaient se retrouver dans un restaurant pour un pot de départ après leur service, les policiers ont été pris pour cible avec "une ceinture" ainsi que des "coups de pieds" et "de poings". 

Selon le procureur, certains éléments de l'enquête "permettent de penser qu'ils étaient informés de la qualité des policiers. Il n'y a d'ailleurs, objectivement, pas d'autres explications pour ce lynchage gratuit". "Il ne s'est rien passé de particulier à ce moment-là vis-à-vis des policiers et des policiers vis-à-vis d'eux", a-t-il ajouté.

D'autres assaillants toujours recherchés

D'autres assaillants sont toujours recherchés, "ils étaient environ une dizaine", a indiqué mardi le procureur.

Le magistrat a précisé que les deux mis en examen étaient "des jeunes qui avaient déjà été contrôlés" par des policiers et qui étaient donc "parfaitement susceptibles de (...) connaître" les victimes.

Agés de 26 et 27 ans, les suspects, deux frères "très connus des services de police", ont été placés en détention provisoire et encourent 20 ans de prison. 

Tous deux étaient "convoqués aujourd'hui devant le tribunal correctionnel pour des faits d'offre ou cession de stupéfiants et non divulgation de codes dans deux affaires différentes", a détaillé M. Schneider.

L'un d'eux a déjà "été condamné à six ans d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Grenoble pour un vol avec violence, pour un enlèvement et séquestration" et l'autre "a multiplié les peines pour des violences".

Les deux suspects "n'ont absolument rien reconnu, expliquant avoir été bien là, mais par hasard, et n'avoir rien vu", a rapporté le procureur.

"Les incapacités de travail sont de 28 jours pour le policier qui a la cheville cassée et de 6 à 10 jours pour les autres qui se sont fait réellement tabasser", a détaillé M. Schneider. "C'était un véritable lynchage en règle de tout un groupe d'une ultra-violence", a-t-il insisté.

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