Procès pour agressions sexuelles sur mineurs: "Tout est faux", assure Éric Olhats

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Éric Olhats, ancien mentor d'Antoine Griezmann et ex-recruteur de la Real Sociedad, a balayé mardi les accusations d'agressions sexuelles sur mineurs lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Bayonne, renvoyant inlassablement à une "question d'interprétation".
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L'homme de 62 ans est visé par les plaintes de six hommes, anciens jeunes footballeurs licenciés à l'Aviron Bayonnais et tous âgés à l'époque de moins de 15 ans, pour des faits commis entre 1997 et 2002, puis en 2021 et 2022. Griezmann n'en fait pas partie: il a déclaré aux enquêteurs n'avoir subi ou observé aucun fait de ce type. 

Éric Olhats, qui comparaît détenu, est mis en examen pour des atteintes sexuelles, corruption de mineur et détention d'image à caractère pédopornographique.

Les victimes présumées décrivent des caresses, des masturbations, des SMS déplacés et des projections de films pornographiques en leur présence, quand Éric Olhats les entraînait. Les faits auraient été commis lors de stages ou de déplacements, en marge de matchs.

Arrivé en 1992 à l'Aviron Bayonnais comme entraîneur, Éric Olhats a ensuite été promu responsable technique, chargé de chapeauter les jeunes de 6 à 18 ans, avant de devenir en 2003 recruteur pour la Real Sociedad, au Pays basque espagnol. 

Décrit comme particulièrement "sévère" par les joueurs et les encadrants du club, voire "craint", Éric Olhats était aussi "une passerelle vers le monde du football professionnel", relève la présidente du tribunal. À la barre, cheveux courts, lunettes et chemise à carreaux, l'intéressé acquiesce.

"Interloqués par autant d'évidences niées"

On le dit aussi "tactile", il répond être "chaleureux, dans la mesure du propre et du correct". Interrogé sur les "relations intimes" qu'il semblait entretenir avec certains jeunes garçons, Éric Olhats répond plusieurs fois qu'il s'agit d'une "question d'interprétation". Il admet des "relations fusionnelles" avec certains, "mais propres et saines".   

"Tout est faux", "je nie complètement", insiste le prévenu, qui a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés, face aux déclarations des plaignants.

Dans l'après-midi, plusieurs d'entre eux ont témoigné, certains se disant "interloqués par autant d'évidences niées", d'autres exhortant leur ancien entraîneur à avoir le "courage d'avouer" et à tenir des "propos honnêtes".

Les avocats des parties civiles ont commencé à plaider en fin de journée, avant le réquisitoire de la procureure en soirée puis la plaidoirie de la défense. La décision du tribunal est attendue dans la nuit. 

Éric Olhats encourt dix ans d'emprisonnement. Il avait déjà été condamné en 1991 à un an de prison avec sursis, avec obligation de soins, pour des faits d'attentat à la pudeur sur mineur en Gironde. 

Connu pour avoir détecté Antoine Griezmann en 2005, il a été le conseiller sportif de l'international français (104 sélections) jusqu'en 2017.

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