Rave party dans l'Aude: les fêtards remballent sous surveillance policière

Crédit : Getty Images
Les organisateurs de la rave party, dans une partie de l'Aude touchée par un vaste incendie début août, ont entamé le démontage de leur installation, sous une surveillance policière accrue, à la suite d'incidents entre fêtards et villageois excédés.
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Il n'y a plus de musique, mais plusieurs centaines de personnes sont encore sur place, selon la préfecture de l'Aude, qui avait comptabilisé un pic de 2 500 participants au cours du week-end.

"Quatre unités de forces mobiles (...) sont en train d'arriver: nous avons donné quelques heures à ces individus pour quitter les lieux, sinon ils seront expulsés", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, ajoutant que "plus de 800 verbalisations" ont été dressées.

Lundi en fin de journée, CRS et gendarmes ont dû s’interposer entre des participants à la "Free Party From Dusk Till Dawm" et un groupe d'agriculteurs et de villageois, venus avec tracteurs et bulldozer, pour les déloger. Il n'y a pas eu d'interpellations ni de blessés, selon les autorités.

Sur une vidéo diffusée par le quotidien local L'Indépendant, on voit, au milieu de cris, un groupe d'hommes avec des bâtons casser des vitres de voitures, puis l'un d'entre eux frapper avec son bâton l'un des fêtards. Ces derniers ripostent avec des projectiles qu'ils ramassent par terre.

Retour au calme

Dans la nuit de lundi à mardi, "la rave party s'est poursuivie dans le calme. La musique a été définitivement arrêtée. Si un incident a nécessité l'intervention des gendarmes, celui-ci est resté marginal", a précisé la préfecture de l'Aude mardi matin.

Un survol par hélicoptère a permis de constater le démontage des enceintes et autre matériel, note la gendarmerie.

L’évacuation totale du site devrait être effective mardi après-midi, selon les autorités.

"Après les incendies qu'on a connus, les habitants sont à bout de nerfs, on a des gens qui ont tout perdu, et ceux-là qui font la fête au milieu", avait déploré lundi Christophe Tena, le maire de Fontjoncouse, village viticole de 140 habitants.

La rave party a débuté vendredi soir dans une plaine agricole située entre Fontjoncouse et Coustouge, des villages au cœur d'une zone sinistrée par le gigantesque incendie qui a parcouru 16 000 hectares dans l'Aude du 5 au 10 août, et a notamment détruit 36 habitations et tué une personne.

"indécence"

Une habitante de Cascastel, village voisin de Fontjoncouse, est soulagée que la rave soit terminée. "J'en ai fait des rave, témoigne-t-elle, je n'ai pas de problème avec le bruit, mais il faut faire preuve de compréhension, ce n'était pas le moment, ni l’endroit, il y a une indécence par rapport aux gens qui ont souffert" de l'incendie.

Un tel rassemblement "ça abîme encore plus le sol, la faune et la flore, les gens ici sont épuisés, ils ont plus besoin d’aide pour enlever ce qui a brûlé", poursuit-elle, en mentionnant aussi "les déjections" de  2.500 personnes.

"C'est déplacé. On est dans le désespoir complet. C'est lamentable", a regretté pour sa part Fabien Vergnes, viticulteur à Tournissan, un autre village affecté par l'incendie géant.

Dans ce contexte, Bruno Retailleau avait estimé lundi soir sur TF1 que l'organisation de rave parties doit devenir "un délit et non pas seulement une contravention",  précisant vouloir s'inspirer de la "législation très dure" adoptée il y a trois ans par l'Italie.

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