"Les faits paraissent à ce stade construits autour de l'envie obsessionnelle de tuer une personne", d'une "envie de tuer quelqu'un, quelle que soit la cible", sur fond de "fascination morbide", a déclaré la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, lors d'une conférence de presse, précisant que rien ne permet d'expliquer pourquoi "il entre dans cette mosquée" et agresse cette personne précise.
"Très rapidement il est apparu que l'agression était le résultat d'un individu ayant agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation qui diffuserait une revendication idéologique qu'elle entendrait porter par l'intimidation ou la terreur", a ajouté la magistrate, précisant que le parquet national antiterroriste (Pnat) n'avait donc "à ce stade" pas retenu la qualification terroriste mais qu'il "demeurera en observation" sur ce dossier sensible.
Concernant le meurtrier, qui s'est rendu dimanche soir au commissariat de Pistoia, près de Florence, en Italie, et qui devrait être transféré en France vers la mi-mai, Mme Gensac a précisé que celui-ci était né le 19 octobre 2004 à Béziers, dans l'Hérault, au sein d'une famille chrétienne non pratiquante de 11 enfants.
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Intention de "violer des femmes, de tuer"
Selon les premiers éléments de l'enquête, Olivier Hadzovic, âgé donc de 20 ans, qui résidait à La Grand-Combe, avait fait part très peu de temps auparavant sur les réseaux sociaux, notamment via la plateforme Discord, de son intention de "violer des femmes, de tuer".
Banni du réseau, il y était revenu sous de nouveaux profils.
Selon une jeune femme qui avait signalé ses posts récents, il avait ainsi précisé "en amont qu'il allait s'en prendre physiquement à quelqu'un, sans préciser ni qui ni où, et sans faire référence à une ethnie ou une religion, épris d'une volonté farouche de tuer quelqu'un et à défaut de se suicider, le tout comme un acte libérateur", a rapporté Mme Gensac, détaillant ensuite la discussion du jeune homme le jour même sur la plateforme.
"Je vais le faire aujourd'hui, je vais le faire dans la rue", dit le futur meurtrier, le vendredi 25 avril au matin.
"Tu le connais ?", lui répond un interlocuteur.
"Non" répond-il. "Je vais m'attaquer à la mosquée ? Je n'ai pas trop d'idée".
Puis, une fois sur place, devant la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, il lâche: "Il est noir (NDLR: évoquant sa future victime), je vais le faire".
Juste après le meurtre, dans une vidéo qu'il filme face à la victime agonisante, à qui il a porté 57 coups de couteau au total, il dit à deux reprises: "Je l'ai fait (...), ton Allah de merde".
Puis il poursuit et dit qu'il faut qu'il commette "deux nouveaux faits pour devenir un tueur en série".
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