Violences sexuelles : l'exécutif exhorté à agir un an après Mazan

Crédit : Laura Beaudoin
Un an après le procès retentissant des viols de Mazan, une coalition d'associations et de syndicats a exhorté mardi l'Etat à adopter au plus vite une loi intégrale de lutte contre les violences sexuelles mettant en garde contre "l'inaction budgétaire" en pleine incertitude politique. 
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"Il y a un an, le procès dit des viols de Mazan a fait basculer l’opinion", souligne cette coalition qui réunit 130 associations féministes, de défense des droits des enfants, syndicats et ONG. "Cette prise de conscience doit maintenant se traduire en actes. Car si la justice est passée à Mazan, c’est trop rarement le cas dans les affaires de violences sexuelles." 

Le 2 septembre 2024, le procès de Dominique Pelicot, accusé d'avoir drogué sa femme Gisèle afin de la violer et de la livrer à des dizaines d'inconnus à Mazan pendant près de dix ans, s'ouvrait à Avignon. 

Trois mois plus tard, il était condamné à 20 ans de prison à l'issue de ce procès retentissant devenu emblématique des violences faites aux femmes et de la soumission chimique, un phénomène jusque-là passé sous les radars.

La demande d'une "loi-cadre intégrale" contre les violences faites aux femmes avait été formulée la première fois en novembre 2024, avant même le procès Mazan, par des associations féministes jugeant la législation actuelle "morcelée et incomplète". 

Une pétition à plus de 100.000 signatures

Au total, la coalition a proposé 140 mesures, couvrant les domaines de la justice, les forces de l'ordre, l'éducation, la santé pour lutter notamment contre le harcèlement, l'inceste, la pédocriminalité ou encore les cyberviolences. 

Depuis l'automne 2024, "des dynamiques positives" ont été engagées, estiment les membres de la coalition, citant le groupe de travail mis en place par le gouvernement ou encore la "coalition transpartisane d’environ 80 parlementaires" travaillant à "traduire les 140 mesures dans la loi". 

Mais "reste l’essentiel: déposer le texte, garantir son ambition et l’inscrire au budget 2026. Alors que les associations subissent en 2025 une baisse drastique de leurs financements, l’inaction budgétaire annulerait l’élan historique né à Mazan", peut-on lire dans leur communiqué.

La ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé a réaffirmé son engagement en faveur d'un loi-cadre début juillet, précisant qu'elle espérait avoir finalisé le texte en octobre - un calendrier qui pourrait être remis en cause avec la chute probable du gouvernement Bayrou la semaine prochaine.  

Lancée par la coalition, une pétition de soutien à une loi intégrale avait recueilli mardi plus de 100.000 signatures.

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