"En principe, il y avait normalement toujours une femme (sur les six policiers de l'effectif de nuit, ndlr), mais le soir des faits, il n'y en avait pas", a signalé le procureur de Bobigny Éric Mathais, annonçant que "désormais, le DTSP (directeur territorial de la sécurité publique) s'est engagé à ce qu'il ait systématiquement toujours une femme dans l'effectif de nuit".
Cette annonce a été faite devant la presse aussitôt après la visite de ce lieu de privation de liberté par le premier président de la cour d'appel de Paris, Jacques Boulard, dont dépend le tribunal.
Le soir du 29 octobre, la victime, âgée de 26 ans, avait révélé directement auprès d'un magistrat du parquet avoir été violée à deux reprises la nuit précédente, déclenchant immédiatement une enquête.
Les deux policiers, âgés de 35 et 23 ans, ont été mis en examen à Paris et écroués le 1er novembre pour viols et agressions sexuelles par personnes abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions.
Situé au sous-sol du palais de justice, le dépôt est le lieu où attendent des dizaines de personnes chaque jour, tels les prévenus devant être jugés en comparution immédiate ou les personnes en garde à vue devant être présentées à un magistrat.
"Inimaginable"
Le tribunal doit par ailleurs bénéficier d'un "projet immobilier très important d'extension et de rénovation à hauteur de 150 millions d'euros" prévu de longue date "dont l'un des objectifs est précisément la construction d'un nouveau dépôt", a rappelé Jacques Boulard, qui a pu constater lors de la visite "l'état de vétusté de ces locaux".
D'ici la fin des travaux prévue en 2029, "une commission" consacrée à l'amélioration des conditions d'accueil au dépôt va être installée dès le 12 novembre et pérennisée. Des visites mensuelles seront organisées, pour "faire le maximum d'améliorations et de réparations possibles", a annoncé la toute nouvelle présidente du tribunal, Anne Auclair-Rabinovitch, en fonctions depuis le 8 septembre.
Anne Auclair-Rabinovitch a expliqué qu'elle avait elle-même visité le dépôt, "cœur" de l'administration qu'elle dirige, dès le lendemain de son arrivée: "J'étais évidemment bien loin d'imaginer les faits qui se sont déroulés (ensuite), c'est tout simplement inimaginable pour les avocats, les magistrats, les agents de police qui ne comprennent pas et ont honte du comportement des policiers" mis en cause, a-t-elle souligné.








