La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a dit croire encore en un compromis possible pour adopter un budget d'ici la fin de l'année, dans une interview publiée dimanche dans La Montagne.
Elle a dénoncé le fait que "les extrêmes" n'ont, selon elle, "rien d'autre à proposer aux Français que de refaire les élections", "c'est leur obsession".
"Quand vous êtes au RN, c’est la dissolution pour les législatives. Quand vous êtes Insoumis, l'obsession, c'est une nouvelle présidentielle."
"Dans les deux cas, cela ne règle aucun des enjeux concrets des Français, aucun des enjeux concrets de notre continent", a estimé Mme de Montchalin, en prônant au contraire la recherche de "compromis, comme on l’a fait sur la Sécurité sociale"
"La présidentielle, c’est dans dix-huit mois. Est-ce qu'on est obligés de subir un blocage et de ne considérer aucune des questions qui pourtant réunissent des majorités?", a-t-elle lancé, affirmant qu'"il y a une majorité dans l'Hémicycle pour l'hôpital", pour "l’éducation de nos enfants", pour la défense.
"Il y a une majorité pour combattre le narcotrafic… Il y a des majorités. C’est notre première boussole".
"Voter pour les Français"
La ministre a réaffirmé qu'"il vaut mieux un compromis que pas de compromis". Et "voter un budget, ce n'est pas voter pour ou contre le gouvernement, c’est voter pour les Français".
Elle a souligné que désormais "le sujet est un accord entre le Sénat et l’Assemblée", en commission mixte paritaire.
Interrogée sur l'option de la loi spéciale, en cas d'échec à voter un budget dans les temps, la ministre a rappelé que la loi spéciale "n'est pas un budget. Et d’ailleurs, je crois que personne dans le système politique n’imagine ou n’envisage sérieusement que ça puisse faire office de budget pendant un an".
La loi spéciale "ce n’est qu’un outil temporaire et insatisfaisant", a-t-elle ajouté. C'est "un outil qui peut être utilisé en dernier recours pour que nous puissions continuer à tenir nos engagements en termes de services publics vitaux. C’est un service minimum", mais dans ce cas le pays "n’investit plus", ne lance plus de projets, ne peut pas par exemple "engager un réarmement supplémentaire" ni "soutenir les viticulteurs dans la phase d’urgence dans laquelle ils sont".








