Ceux qui ont voté pour
Noyau dur de la coalition gouvernementale, les groupes Ensemble pour la République (Renaissance) et Démocrates (MoDem), ont montré leur soutien total au gouvernement en votant unanimement pour le texte.
"Ce texte n'est pas le nôtre", a lancé Pierre Cazeneuve (Renaissance) pointant un déficit qui "va bien au-delà de la trajectoire" que son groupe aurait souhaitée, avec 19,4 milliards d'euros, et "des reculs sur des réformes portées, défendues avec détermination", en référence à la suspension de la réforme des retraites, la mesure emblématiques du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron. "Et pourtant, nous voterons unanimement pour (...) par sens de l'État et de l'intérêt général", a-t-il ajouté.
Le groupe socialiste, à la manœuvre pour construire le compromis avec Sébastien Lecornu, au point de voter pour, a rappelé son "opposition déterminée à combattre la politique d'Emmanuel Macron".
Mais leur président Boris Vallaud a défendu "deux préoccupations", celle "d'être utile" aux Français et de "défendre la possibilité du débat parlementaire, plutôt que d'abandonner la démocratie à ses ennemis mortels du Rassemblement national", sous-entendant qu'une censure aurait ouvert la voie du pouvoir au groupe de Marine Le Pen.
Détails des votes :
Ensemble pour la République: 91 membres, 91 pour
PS: 69 membres, 63 pour, 6 abstentions
MoDem: 36 membres, 36 pour
Liot: 22 membres, 20 pour, 2 abstentions
Non inscrits: 9 membres, 6 pour, 2 contre, une abstention
Ceux qui se sont abstenus
Chez Les Républicains, les députés se sont majoritairement abstenus, respectant la consigne de Laurent Wauquiez, même si 18 voix en faveur du texte ont pesé lourd dans l'issue du scrutin.
"Dans la situation actuelle", l'absence de budget "conduirait à laisser dériver nos comptes sociaux et à priver de moyens supplémentaires nos hôpitaux, nos Ehpad, nos professionnels de santé", a justifié Justine Gruet (LR).
Du côté du groupe Horizons, qui a aussi décidé de s'abstenir, leur président Paul Christophe a fustigé "un budget qui ne prépare à rien, n'anticipe rien, et affaiblit même la France", dénonçant notamment la suspension de la réforme des retraites, tout en refusant d'être "les artisans du chaos". Neuf députés Horizons ont toutefois choisi de voter pour.
"Si j’écoutais mon cœur, si j’écoutais mes tripes je voterais contre", a lancé la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, de l'autre côté du spectre, avant d'annoncer une abstention majoritaire au sein de son groupe.
"Il n'y a pas de grande victoire (...) mais c'est un petit texte dans lequel nous avons évité la casse", a-t-elle défendu. Neuf des députés du groupe ont toutefois voté contre, dont les ex-Insoumis, François Ruffin et Clémentine Autain.
Détails des votes :
LR: 49 membres, 28 abstentions, 18 pour, 3 contre
Horizons: 34 membres, 25 abstentions, 9 pour
Écologiste et social: 38 membres, 26 abstentions, 9 contre, 3 pour
Ceux qui ont voté contre
Le groupe Rassemblement national a voté contre en bloc, dénonçant un texte "socialement injuste et économiquement délétère", selon le député Christophe Bentz à la tribune. "S’abstenir c’est voter pour, donc nous voterons contre", a-t-il lancé.
Leur allié, Eric Ciotti, et son groupe UDR, a accusé le camp gouvernemental d'avoir un "seul objectif", celui de "de durer". Il a appelé ses anciens camarades LR, à "ne pas se compromettre" en votant "contre".
De l'autre côté de l'hémicycle, les députés insoumis ont aussi rejeté dans leur ensemble le budget de la Sécurité sociale. Hadrien Clouet a accusé les députés de gauche, en faveur du texte, d'être "complices". "Vous devrez dire au 1er janvier à nos compatriotes: c'est à cause de mon vote que tu payes plus cher pour des soins identiques", a-t-il lancé.
Le groupe des communistes ultramarins étaient divisés, même si une majorité a voté contre.
Détails des votes :
RN: 123 membres, 123 contre
LFI: 71 membres, 71 contre
Communistes et ultramarins: 17 membres, 10 contre, 5 abstentions, 1 pour
UDR: 16 membres, 16 contre
