Dermatose : l'abattage systématique est "absurde", juge Mélenchon

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"L'abattage systématique des troupeaux est absurde", juge Jean-Luc Mélenchon sur X samedi, se faisant l'écho de la colère d'une partie des agriculteurs contre la stratégie de lutte du gouvernement contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
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"Des institutions scientifiques et professionnelles disent qu'on peut faire autrement. Le gouvernement répond en envoyant la police à coup de grenades lacrymogènes. Nous protestons contre cet usage disproportionné de la force qui a fait des blessés", poursuit le chef de file de La France insoumise.

Depuis l'apparition de la DNC en juin en France, la stratégie mise en place par l'Etat implique l'abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et jusqu'ici une "vaccination d'urgence" de tous les bovins dans un rayon de 50 km autour de la zone concernée.

Samedi matin, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a annoncé l'intention du gouvernement de vacciner "près d'un million" d'animaux contre la DNC en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.

La FNSEA pour l'abattage

Une partie des agriculteurs est mobilisée contre ces abattages généralisés, à l'appel de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, qui réclament une vaccination large. La puissante alliance FNSEA et Jeunes Agriculteurs estime au contraire que l'"abattage total est la meilleure solution".

La vaccination complète mettrait pendant de longs mois "la France sous cloche", la privant de son statut européen de pays "indemne", et donc de ses capacités d'export et d'un soutien important à ses prix, argue le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.

Dans un courrier à la ministre de l'Agriculture vendredi, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot a invité le gouvernement à "changer de stratégie", plaidant pour une "généralisation de la vaccination sur l'ensemble du territoire français et un abattage partiel ciblé des animaux malades", accompagné d'un "suivi rapproché des troupeaux".

Dans un autre courrier, adressé au Premier ministre Sébastien Lecornu, elle souligne que "le refus de lancer une campagne de vaccination généralisée, sous prétexte de préserver le statut 'indemne' de la France pour maintenir les importations, relève d'un choix politique".

"Il appartient à la France de négocier avec les pays importateurs de bovins français afin de permettre l'exportation d'animaux vaccinés, comme cela est déjà pratiqué dans certaines zones vaccinales et comme le recommande la FVE (Fédération vétérinaire européenne, NDLR", argumente-t-elle.

Dénonçant la réponse sécuritaire des autorités, la députée du Val-de-Marne demande une rencontre avec Annie Genevard. Elle a par ailleurs demandé sur X l'organisation au Parlement d'un débat avec vote sur le sujet, au titre de l'article 50-1 de la Constitution.

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