Si le Premier ministre a multiplié les prises de paroles dans les derniers kilomètres pour prendre l'opinion à témoin, il devrait toutefois devenir le premier chef de gouvernement de la Ve République à perdre ce type de vote, face à des oppositions déterminées.
5 scénarios possibles si le gouvernement tombe après le vote de confiance
Dernier round
À partir de 15h, François Bayrou prendra la parole à la tribune de l'hémicycle pour une déclaration de politique générale (article 49 alinéa 1 de la Constitution), largement consacrée à la situation des finances publiques.
Chaque groupe politique enverra ensuite l'orateur de son choix répondre. Les chefs de files des groupes parlementaires sont attendus à la tribune : Boris Vallaud pour les socialistes, Marine Le Pen pour le Rassemblement national, Gabriel Attal pour les macronistes...
Le chef du gouvernement, qui contrairement aux parlementaires ne sera pas limité dans son temps de parole, pourra ensuite leur répondre. Ce devrait probablement être sa dernière allocution à l'Assemblée en tant que Premier ministre.
Les députés se retireront ensuite trente minutes dans les salons voisins de l'hémicycle.
Ils pourront choisir de voter pour, contre ou de s'abstenir, et certains pourront, sous conditions, bénéficier de délégations de vote, qui favorisent en théorie le nombre de suffrages.
Le résultat ne devrait être connu qu'en fin de journée, autour de 19h, voire plus tard en fonction de la durée des interventions, notamment celles de François Bayrou.
Les débats autour de sa précédente déclaration de politique générale, le 14 janvier, avaient duré environ cinq heures, sans vote.
7 réactions de différents partis politiques au vote de confiance de François Bayrou
Plus dur qu'une motion de censure
François Bayrou va déclencher le 42e vote de confiance de la Ve République.
La décision a pris tout le monde de court car il ne dispose pas de majorité à l'Assemblée. Ses trois prédécesseurs sous le second quinquennat d'Emmanuel Macron n'en avaient pas sollicité et le dernier remonte à Jean Castex en juillet 2020.
Les modalités du vote rendent l'équation gouvernementale plus complexe que pour les motions de censure auxquelles François Bayrou a survécu.
Ces dernières nécessitaient pour être adoptées la majorité absolue de l'Assemblée (289 voix en temps normal, 288 actuellement en raison de sièges vacants). Le vote de confiance de lundi se jouera, lui, à la majorité des suffrages exprimés.
À titre d'exemple, François Bayrou était parvenu à faire passer les budgets pour 2026 via un accord de non-censure avec le PS. Cette fois-ci, même si les socialistes s'abstenaient - ce qui ne sera pas le cas car ils ont clairement annoncés qu'ils voteraient contre la confiance - le reste des oppositions suffirait à faire tomber le gouvernement.
Ce dernier ne peut compter au mieux que sur 210 voix à l'Assemblée dans son camp, contre 353 pour les groupes d'opposition, qui ont annoncé qu'ils voteraient largement contre, laissant augurer un net revers pour l'exécutif.
D'autant que des abstentions annoncées chez Les Républicains abaisseraient encore le couperet.
Vendredi, François Bayrou a une nouvelle fois assumé prendre un "risque, en effet inédit".
Si l'Assemblée lui refuse la confiance "le Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement" (article 50 de la Constitution).