Ce mardi matin, Nicolas Sarkozy a été incarcéré à la prison de la Santé. Une première pour un chef de l'Etat en France.
Interrogé à ce sujet par la presse, depuis la Slovénie, Emmanuel Macron a rappelé qu'en tant que président de la République, il ne lui appartenait pas "de commenter, critiquer les décisions de justice".
"Susciter des commentaires"
"Je suis garant du bon fonctionnement de nos institutions", a-t-il souligné.
Mais, Emmanuel Macron a dit comprendre que l'image d'un "président incarcéré par cette décision de justice" puisse "susciter des commentaires".
Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné à cinq ans de prison l'ancien président, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d'un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007, alors qu'il était ministre de l'Intérieur.
Nicolas Sarkozy a fait appel et un nouveau procès devrait être organisé avant l'été.
Mais le mandat de dépôt avec exécution provisoire qui a été ordonné entraîne une détention sans recours possible et sans attendre le procès en appel.
"Débat légitime"
La question de l'exécution provisoire est "un débat légitime" qui doit être "mené dans le calme", a déclaré Emmanuel Macron.
"C'est un débat légitime dans une démocratie, parce que tout le monde souhaite qu'il puisse y avoir des voies d'appel et de recours", a souligné le président français depuis la Slovénie.
"Mais c'est un débat qui doit être mené dans le calme pour que notre justice puisse se faire et puisse évoluer dans la sérénité qui convient", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a reçu vendredi Nicolas Sarkozy à l'Elysée, suscitant des critiques notamment à gauche. "Il était normal, sur le plan humain", de le recevoir, avait-il estimé lundi.