"Nous avons besoin de plus de recherche. Plus de liberté académique. Plus de science, pas moins", a ajouté Jean-Noël Barrot, dans un discours prononcé en anglais devant les étudiants de l'école de commerce HEC.
"Nous sommes avec vous ! Si les tribunaux américains maintiennent les décisions interdisant les étudiants internationaux, la France offrira un lieu sûr pour terminer leurs diplômes".
La justice américaine a suspendu il y a dix jours la mesure du président Donald Trump visant à interdire l'entrée aux Etats-Unis de nouveaux étudiants internationaux venus suivre les cours de l'université d'Harvard, suscitant une onde de choc pour les concernés.
En pleine guerre contre des universités qu'il considère notamment être des incubateurs du "wokisme", Donald Trump avait jugé la veille "nécessaire de restreindre l'entrée aux ressortissants étrangers qui cherchent à venir aux Etats-Unis pour participer (...) à un programme d'études de l'université Harvard".
La prestigieuse institution est sur la ligne de front de la guerre du président américain contre l'enseignement supérieur, l'université ayant entre autres refusé de se soumettre à un contrôle de ses programmes académiques, de son personnel ou de ses étudiants pour maintenir des subventions fédérales.
"La science est méprisée"
Washington a déjà amputé d'environ 3 milliards de dollars les subventions de l'université. Le président républicain a aussi menacé de retirer à Columbia son accréditation, ce qui pourrait la priver de tout financement fédéral.
"La science est remise en question. La science est méprisée. La science est politisée", a dénoncé le chef de la diplomatie française.
"Il existe des lieux où l'université n'est plus un sanctuaire, mais une zone de contrôle politique. Où les protestations étudiantes peuvent mener à des arrestations. Où les salles de classe peuvent être surveillées. Où un tweet peut envoyer un professeur en prison. Où des livres sont retirés des étagères", a-t-il poursuivi.
"Des bases de données sont effacées. Des sujets de recherche sont interdits. Et le financement est utilisé comme levier politique", a dit M. Barrot.
"Nous rejetons le brouillard de l'obscurantisme (...), les restrictions politiques et religieuses à la recherche, (...) les tentatives d'intimidation des chercheurs et la réorientation de leurs travaux", a-t-il encore déclaré.
Donald Trump accuse aussi des universités de servir de courroie de transmission au parti communiste chinois, voire d'être des bastions de l'antisémitisme, sur fond de bombardements israéliens dans la bande de Gaza palestinienne.
Son administration a coupé des subventions de recherche à différents établissements, arrêté et menacé d'expulsion des manifestants pro-palestiniens, et ordonné la suspension du traitement des visas des étudiants étrangers pour passer au crible leurs réseaux sociaux.