"De toute façon, le gouvernement tombera, c'est une évidence", a déclaré la patronne du Rassemblement national sur France Inter, ajoutant que "si la dissolution n'est pas décidée aujourd'hui, elle sera décidée peut être dans trois semaines ou dans trois mois".
L'hypothèse d'un retour aux urnes s'est toutefois éloignée depuis que Sébastien Lecornu a concédé mardi une "suspension" de la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle de 2027. En contrepartie, les socialistes ont choisi de ne pas voter les motions de censure de LFI et du RN qui seront débattues jeudi matin.
"Je savais que le PS trahirait (...) parce qu'il cherchait une excuse pour ne pas censurer" et "ne pas retourner aux élections", a réagi Marine Le Pen, sans indiquer si ses députés voteraient la suspension promise par le Premier ministre.
"Nous espérons avoir la majorité absolue"
"On ne court pas après la baballe, pour une raison simple: s'il y a dissolution, nous espérons avoir la majorité absolue et donc pouvoir engager la réforme des retraites que nous avons proposée aux Français et qui est bien plus intéressante que cette vraie-fausse suspension", a justifié la cheffe du groupe RN à l'Assemblée.
Le parti d'extrême droite présentera d'ailleurs son "contre-budget" le 23 octobre, "et dans ce contre-budget, cette réforme (des retraites) elle est financée", a-t-elle assuré.
Fustigeant plus globalement le budget présenté par Sébastien Lecornu, coupable à ses yeux d'augmenter à la fois les impôts et les dépenses, Marine Le Pen a prévenu que le RN ne soutiendrait pas la "taxe Zucman" sur les très hauts patrimoines, que les socialistes entendent porter par voie d'amendement.
"Nous sommes évidemment contre, pour une raison très simple, c'est qu'elle taxe les biens professionnels", a-t-elle tranché, défendant à nouveau sa propre idée d'un "impôt sur la fortune financière".