1. Menace russe
Emmanuel Macron a appelé ce mardi, sur RTL, à ne pas être "faible" face à la "menace" de la Russie qui a "une posture beaucoup plus agressive".
"Nous aurions tort d'être faible face à cette menace. Et donc si nous voulons nous protéger, nous Français, ce qui est ma seule obsession, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus", a déclaré le chef de l'État qui participera dans l'après-midi à une réunion par visioconférence de la coalition des soutiens de l'Ukraine.
"Si nous sommes faibles en Ukraine, si on dit 'c'est plus notre problème, au fond, ils sont très loin', (...) on va laisser tomber l'Ukraine", a prévenu Emmanuel Macron. "Ce jour là, vous donnez un signal de faiblesse (...) à la Russie qui, au fond, depuis dix ans, a fait un choix stratégique, c'est de redevenir une puissance impériale, c'est à dire d'avancer partout", a-t-il développé.
2. Actifs gelés
Quant à la question des actifs russes gelés, que le président américain Donald Trump souhaiterait dans son plan investir dans des projets menés par les États-Unis pour la reconstruction de l'Ukraine, le président français a rappelé que c'était "aux Européens de décider" quoi en faire.
"Les Européens sont les seuls qui ont à dire, parce que ça fait partie du plan, ce qu'on fera avec les actifs russes gelés qui sont détenus par les Européens", a-t-il tranché.
Le plan en 28 points proposé par Donald Trump prévoit notamment que "100 milliards de dollars d'actifs russes gelés seront investis dans les projets menés par les Etats-Unis pour reconstruire et investir en Ukraine, les Etats-Unis recevant 50% des bénéfices de l'initiative".
3. Service national
Emmanuel Macron a par ailleurs répété que la France n'avait pas l'intention d'"envoyer nos jeunes en Ukraine", alors qu'il s'apprête à annoncer jeudi l'instauration d'un nouveau service national volontaire.
Le chef de l'État a confirmé qu'il préciserait jeudi "la transformation du service national universel vers une nouvelle forme", sans fournir plus de précisions. "Il faut vraiment, en tout cas tout de suite, supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu'on va envoyer nos jeunes en Ukraine. C'est pas du tout le sens de cette affaire", a-t-il insisté.
4. Budget
Emmanuel Macron a également dit avoir "bon espoir" que "les forces parlementaires dont c'est la responsabilité" trouvent un compromis "dans les prochaines semaines" sur le projet de budget en dépit de son rejet en première lecture à l'Assemblée.
"Si les responsables politiques qui sont au Parlement sont inquiets, plutôt que de commenter leur inquiétude, qu'ils s'occupent de bâtir des compromis pour le pays qu'ils aiment", a déclaré le chef de l'Etat sur RTL.
Les responsables politiques à l'Assemblée "ont une responsabilité: soit de bâtir des coalitions comme font nos voisins allemands, comme font d'autres voisins, soit de trouver des compromis pour que les textes puissent être votés", a-t-il insisté en répétant que "ce n'était pas la responsabilité du président de la République".
Ne voulant pas "faire de la politique fiction", il a refusé de dire s'il envisageait une dissolution de l'Assemblée si celle-ci ne votait pas de budget à la fin de l'année. Il a par ailleurs assuré que "notre pays est beaucoup plus fort que beaucoup de gens veulent le dire".
"Il est fort militairement parce qu'on a fait des investissements, qu'on a l'armée la plus efficace d'Europe. Il est fort diplomatiquement, la France est écoutée partout en Europe, en Afrique, en Asie. Elle est beaucoup plus forte qu'on ne le dit économiquement. Regardez les derniers chiffres, la moitié de la croissance de la zone euro, c'est la France", a-t-il plaidé.
La croissance du PIB au troisième trimestre a atteint +0,2% par rapport au trimestre précédent, avec une accélération à +0,5% en France selon Eurostat, l'office des statistiques de l'UE .
"Nous devons simplement continuer d'avancer en étant capables de trouver des accords. C'est cet apprentissage qu'on est en train de faire", a-t-il conclu refusant "une alternative qui serait 'y'a qu'à' ou 'on est foutu'."








