Son retour aux affaires en décembre 2024 était imprévisible. Mais, après neuf mois comme ministre des Outre-mer, sa non reconduction dans l'équipe gouvernemental de Sébastien Lecornu, ce dimanche 12 octobre, en a surpris plus d'un.
Manuel Valls a été débarqué de l'exécutif, remplacé par Naïma Moutchou, membre du parti Horizons, ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale et éphémère ministre de la Transformation et la Fonction publiques.
"Beaucoup à faire"
"Je quitte sans regret le gouvernement au vu de la situation politique et de ce que nous vivons depuis plusieurs jours (...) mais je regrette de ne pas pouvoir terminer mon action", a-t-il déploré dans un entretien à Outremer la 1ère.
Il a rappelé "qu'il y avait encore beaucoup à faire pour les territoires ultramarins". "Notamment contre la vie chère, contre l'insécurité, pour les dossiers de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi pour la reconstruction de Mayotte", a-t-il poursuivi, souhaitant "bon vent et bon courage" à sa successeure.
"François Bayrou en avait fait une priorité en me nommant au rang de ministre d'Etat, donc ça voulait dire qu'il y avait une priorité vraiment des outre-mer et ça ne s'était jamais vu, mais ce n'est plus le cas. C'est ainsi", a déploré Manuel Valls.
Accord de Bougival
L'ancien Premier ministre a négocié l'accord de Bougival, signé en juillet entre les non-indépendantistes, l'Etat et les indépendantistes, dont le FLNKS s'est depuis retiré et qui reste fragile.
Ce texte prévoit la création d'un État de Nouvelle-Calédonie, doté d'une nationalité propre, mais inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report à mi-2026 des élections provinciales, une échéance cruciale dans l'équilibre politique local.
"Il faut continuer à discuter, et moi je vais continuer de discuter avec le FLNKS en m'engageant à ce qu'au mois d'octobre il y ait des discussions ou des négociations pour préparer les amendements sans changer les grands équilibres pour la loi constitutionnelle et organique", a-t-il prévenu.
Manuel Valls a appelé à poursuivre son action sur les territoires ultramarins "d'une manière ou d'une autre, sinon des ruptures irréversibles sont possibles".