"Perdre nos enfants" : pour Raphaël Glucksmann, le général Mandon "a raison d'alerter la nation"

Crédit : Thierry Monasse / Getty Images
Le leader de Place publique et possible candidat à la présidentielle Raphaël Glucksmann a défendu vendredi, à rebours du reste de la gauche, les propos du chef d'état-major des Armées qui a créé la polémique en estimant que la France devrait "accepter de perdre ses enfants".
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"Le déchaînement des autruches contre le chef d'état-major des armées souligne la puissance du déni et la force de l'esprit de capitulation au sein de la classe politique française", a écrit sur X Raphaël Glucksmann, grand défenseur de l'Ukraine, en fustigeant des "patriotes de pacotille".

"Le général Mandon a donc raison d'alerter la nation sur la nécessité de changer d'état d'esprit. Comme il a raison de rappeler que le matériel n'est pas la seule question, d'affirmer que la défense est aussi une question de 'force d'âme'", ajoute celui qui est connu pour sa position très ferme vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine. 

Une prise de parole qui l'isole à gauche, où de Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marine Tondelier (Ecologistes), en passant par Fabien Roussel (PCF), de nombreux responsables ont vertement dénoncé les propos du plus haut gradé de l'armée française.

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"Être prêt à mourir pour son pays"

Louis Aliot (RN) a pour sa part estimé qu'"il faut être prêt à mourir pour son pays", mais dans une guerre "juste" ou qui engage "la survie de la nation".

Vendredi matin, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a tenté d'éteindre la polémique.

"On va être très clair : nos enfants, au sens où on l'entend, ne vont pas aller combattre et mourir en Ukraine", a-t-elle déclaré sur TF1, rappelant que la France avait "une armée de métier". 

"Le chef d'état-major des armées parlait de tous ces soldats qui, et il le dit un petit peu avant cette séquence, sont déployés partout dans le monde et ont entre 18 et 27 ans", a-t-elle ajouté. "On ne peut pas ignorer qu'un certain nombre de ces soldats sont tombés en opérations extérieures".

Mardi, devant le congrès des maires de France, le général Mandon a jugé nécessaire que le pays restaure sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prêt à "accepter de perdre ses enfants".

"Le principal risque, ce serait de ne pas voir ce qui se passe et de ne pas voir les dangers qu'on encourt", a insisté Maud Bregeon. 

Interrogée sur la création d'un service militaire volontaire, elle a précisé qu'"une réflexion est en cours" pour "adapter" le service national universel (SNU). "Mais nous n'en sommes pas là", a-t-elle conclu. 

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